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Quatre cités millénaires du Proche et Moyen Orient en lumière à l’Institut du Monde Arabe

Publié le : 12 Octobre 2018
Aujourd’hui menacés, endommagés, pillés ou détruits, quatre sites majeurs dont certains classés au patrimoine mondial de l’UNESCO - Palmyre et Alep (Syrie), Mossoul (Irak) et Leptis Magna (Libye) - se dévoilent et renaissent dans une mise en scène immersive spectaculaire à l’Institut du monde arabe jusqu’au 10 février 2019.

Eglise de Mossoul en réalité virtuelle - Institut du Monde Arabe, Ubisoft VR Experience  – created with Iconem and UNESCO data

C’est une exposition d’un genre nouveau qui vient de s’ouvrir à l’Institut du Monde Arabe à Paris ; en effet l’ère du numérique s’impose désormais dans les salles d’expositions. Avec « Cités millénaires », l’IMA a fait le choix d’offrir à ses visiteurs une expérience singulière, intégralement virtuelle. Les voici transportés à la fois dans l’espace, en des lieux difficiles d’accès ou inaccessibles – voire interdits –, et dans le temps passé, présent et futur.

Le choix des quatre cités – Palmyre, Alep, Mossoul, Leptis Magna – permet de plonger au cœur de civilisations brillantes (Perses, Grecs, Romains, Arabes, etc.) et de prendre conscience de leur diversité. Il permet également de décrire des contextes géopolitiques contemporains très divers mais aussi d’évoquer ces cités comme lieux de vie, dont la résilience force l’admiration. L’exposition est conçue comme un manifeste pour la défense de ces cités extraordinaires, et plus généralement pour la préservation du patrimoine partout dans le monde.

Vue de la salle "Palmyre" © Thierry Rambaud - IMA

« Cités millénaires » ne consiste pas uniquement en une succession d’images spectaculaires, bien que la première sensation éprouvée par les visiteurs sera celle d’une immersion visuelle totale. Un second niveau de lecture permet ensuite de répondre à des questions telles que : où est situé ce que je vois ? Que racontent ces images ? Les grandes tables de médiation numérique installées au centre des salles sont chargées d’apporter du contenu scientifique : la situation des bâtiments, leur date de construction, de destruction, le contexte historique…

Parallèlement aux grandes salles d’immersion, dans de petites salles pensées comme autant d’intérieurs de maisons (la scénographie évoque l’architecture d’une ville arabe), le visiteur pourra découvrir une multitude d’aspects complémentaires : s’agissant de Mossoul, par exemple, apprendre dans un documentaire que la ville abritait naguère une importante communauté de chrétiens, mais aussi des yézidis et des juifs. Des casques de réalité virtuelle viennent compléter les dispositifs numériques de l’exposition.

Vue de Mossoul ouest depuis Notre-Dame de l'Heure, Irak © APDF - Fonds Mossoul

Mossoul

La ville actuelle de Mossoul en Irak englobe la cité antique assyrienne de Ninive à laquelle est rattachée notamment le prophète biblique Jonas, autour du VIIIe siècle avant J.-C. Ces millénaires d’histoire ont été ravagés par le passage de l’Etat Islamique et partout les stigmates de la guerre y sont visibles, la projection donne à voir toute la dimension terrible de ces destructions. La technologie numérique permet de remonter le temps et de percevoir les rues, les bâtiments avant leur destruction. La multiconfessionnalité de Mossoul a également souffert de ces périodes de trouble et l’exposition rend hommage à l’église Notre-Dame de l’Heure, l’ancien quartier juif ou encore à un temple yézidi.

Mosquée détruite à Alep, Syrie © ICONEM / DGAM

Alep

Plus ancestrale encore que Mossoul, la cité syrienne d’Alep est l’une des plus anciennes villes habitées au monde : elle existe déjà à l'époque paléo-babylonienne, c’est-à-dire autour de 2000 à 1600 avant J.-C. Depuis les origines du christianisme, la présence des chrétiens est forte à Alep, ce qui explique un nombre important d’églises et cathédrales des différents rites orientaux. Tout comme la grande mosquée, chef d’œuvre de l’époque des Omeyyades, elles ont elles aussi soufferts de la guerre civile en Syrie, qui a ravagé entre 20 et 40% de la ville. Les projections en 3D reconstituent le minaret détruit de la Grande mosquée.

Vue aérienne du théâtre de Leptis Magna, Libye / février 2018 © FDD ICONEM / MAFL / DOA

Leptis Magna

La cité antique sur la côte libyenne est le seul des quatre sites du parcours n’ayant pas subi de destructions malgré le conflit en Libye. Menacé par les pillages, l’abandon et l’avancée de la mer, c’est à un autre type de danger que le public est sensibilisé. Il découvre une cité romaine méconnue, qui figure pourtant parmi les mieux conservées du bassin méditerranéen et qui abrite, quasiment intacts, toutes les infrastructures emblématiques de l’empire romain : temples, basiliques, forum, théâtre, amphithéâtre, thermes…

Temple de Baalshamîn, l'intérieur de la cella, Palmyre, Syrie © Louise Rubeli, IASA – UNIL

Palmyre

Prise de guerre de l’Etat Islamique, les pertes dénombrées dans la cité syrienne de Palmyre sont un désastre pour le patrimoine mondial de l’humanité. Ses édifices les plus emblématiques comme le temple de Bel et le temple de Baalshamîn ont été détruits avec fracas, les images médiatisées ont marqué durablement les esprits. La vision des ruines du site est complétée par la reconstitution en 3D des monuments les plus emblématiques. En contrepoint des vues récentes du site, des images provenant des archives des grands archéologues, et en particulier le suisse Paul Collart (1902-1981), viennent enrichir le contenu : photographies anciennes, dessins, relevés sont autant de matière qui servent aujourd’hui à la connaissance du site et à sa reconstitution numérique.

La promenade virtuelle immersive au sein d’un patrimoine fragile voire disparu ne peut que toucher le visiteur au plus profond de sa sensibilité. C’est un rappel douloureux de l’amputation culturelle et historique que représentent la dégradation et la disparition de sites patrimoniaux exceptionnels. Une fragilité qu’il faut garder à l’esprit en toutes circonstances et en tous lieux.

Cette exposition est en partenariat avec L'Œuvre d'Orient.

 

Toutes les infos pratiques pour visiter l'exposition en cliquant ici.

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