Les trésors médiévaux de la collection Duclaux à Angers

Cette exposition rend hommage à la collection de Daniel Duclaux (1910-1999), industriel et amateur d’art éclairé, qui a constitué une riche collection d’œuvres d’art et de livres, essentiellement du Moyen Âge et de la Renaissance. Sa veuve, Marie Duclaux, a légué en 2002 à la Ville d’Angers la collection de son époux, ainsi que le château de Villevêque, dans lequel le couple a vécu. Le musée-château a ouvert ses portes au public en 2003 et présente une partie seulement de la collection de Daniel Duclaux. Quelques objets d’art sont par ailleurs exposés au musée des Beaux-Arts.

Il s’agit de montrer, au sein de l’exposition, un panorama le plus large possible de la collection, de rendre hommage à ce généreux donateur et de célébrer les quinze ans de l’ouverture du musée-château de Villevêque. La collection Duclaux est constituée de plus de 900 pièces, dont certaines œuvres exceptionnelles, notamment une Vierge de l’Annonciation siennoise attribuée à Jacopo della Quercia (XVe siècle), des chapiteaux gothiques provenant du cloître d’Elne en Pyrénées-Orientales (XIVe siècle), une coupe godronnée vénitienne en cuivre peint à l’émail datant du XVe siècle, ou encore une tapisserie des ateliers de Tournai du début de XVIe siècle, La Condamnation de Banquet. L’occasion de cette exposition a permis d’engager quelques restaurations, de renouveler les supports de médiation et le mobilier scénographique du château de Villevêque.

Daniel Duclaux est parvenu, au cours de sa vie, à acheter quelques chefs-d’œuvre de très grande importance historique et de remarquable qualité esthétique, mais aussi à se doter, progressivement, de tout un ensemble d’objets lui permettant de se construire un décor médiéval comme habitat. Il vivait au château de Villevêque, au milieu de ses collections.

Le parcours de l’exposition a donc été imaginé de sorte à permettre tout à la fois la valorisation des pièces majeures de la collection et l’évocation de la façon dont Daniel Duclaux avait mis en scène ses œuvres à son domicile. Ainsi, dans chaque espace thématique, consacré à une technique ou un matériau particuliers (orfèvrerie, sculpture, peinture, enluminure et reliure, gravure, ferronnerie, textiles, vitrail), quelques pièces majeures, souvent restaurées, sont mises en avant. Autour, une partie de l’ambiance médiévale dans laquelle le collectionneur vivait a été reconstituée, sur la base de photographies anciennes de son domicile. Il est question, dans cette exposition, autant d’histoire de l’art du Moyen Âge et de la Renaissance que d’histoire du goût pour l’art médiéval au XXe siècle.

Focus sur une œuvre : La Condamnation de Banquet

La Condamnation de Banquet est une moralité composée probablement autour de 1500 par Nicolas de la Chesnaye, et transmise par une édition imprimée de 1507. Il s’agit d’un texte en vers, destiné à être joué au théâtre, à caractère « hygiéniste ». Il a pour objectif de prévenir le spectateur contre la gloutonnerie et l’ivrognerie, tant sur le plan moral, mais aussi, ce qui est plus original, en donnant une leçon d’hygiène et de diététique. Elle met en scène des personnages allégoriques : sept joyeux compagnons, nommés Bonne-Compagnie, Gourmandise, Friandise, Passetemps, Je-bois-à-vous, Je-plaige-d'autant et Accoutumance, sont invités par Dîner, Souper et Banquet.

La Ville d’Angers possède l’un des deux cycles de tapisseries du XVIe siècle (l’autre étant au musée lorrain de Nancy). La pièce visible ici illustre le Châtiment des vices, scène finale de l’œuvre.

Toutes les informations pratiques pour visiter l'exposition en cliquant ici.