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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Les plus beaux tableaux des églises de Basse-Normandie réunis à Caen

Publié le : 19 Février 2015
Sous l’angle des fêtes religieuses qui rythment encore notre calendrier, les plus beaux tableaux des églises de Basse-Normandie présentés jusqu’au 17 mai 2015 au Musée de Normandie – Château de Caen, nous content une nouvelle histoire de la région. Celle des commanditaires et donateurs, des artistes sollicités et des techniques de réalisation. Les 42 toiles de l’exposition « Beauté divine ! » sont représentatives d’une production picturale qui rassemble près de trois mille tableaux dans les églises paroissiales de Basse-Normandie. Un témoignage des richesses insoupçonnées abritées sous les clochers du Calvados, de la manche et de l’Orne.

Participant du décor de la Contre-Réforme, les tableaux sont le symbole de la vitalité des paroisses. Après le Concile de Trente, les fêtes religieuses, célébrations d’un saint chaque jour ou commémoration d’épisodes majeurs tirés des Ecritures, retrouvent renommées et faste. Ainsi, la piété populaire et la ferveur des fidèles se diffusent dans l’ensemble du territoire des paroisses.

Le parcours met en lumière les divers commanditaires et financeurs de ces œuvres, permettant d’appréhender le rôle de chacun des corps de la société et son lien avec la vie paroissiale. Les laïcs souhaitant affirmer leur influence en se faisant représenter dans les œuvres ou en y apposant leurs blasons ; les confréries et les fabriques, ou encore les religieux dont les armoiries inscrites sur les tableaux rappellent qu’ils sont titulaires des toiles destinées à orner les maîtres-autels de leurs églises.

La marche des rois Mages, par Guillaume Fouace, 1879, église de Réville (Manche) ©Région Basse-Normandie -  Inventaire général / Patrick Merret

Les commandes les plus prestigieuses sont passées par les ordres religieux. Y faire référence dans l’exposition permet d’évoquer les dispersions révolutionnaires, et de revenir sur la quantité de reste de grands décors d’abbayes qui a profité aux églises rurales pour orner leurs murs ou leurs autels, comme La Visitation de Barfleur. Certains envois de l’Etat, dépôts accordés à la faveur d’une reconstruction ou d’une restauration de l’église ou de l’intervention d’une personnalité influente, complètent la réflexion sur l’enrichissement des églises au XIXe siècle.

Sainte Famille, par Emile Signol, 1859, église de Bény-sur-Mer (Calvados) © Région Basse-Normandie - Inventaire général / Patrick Merret

Dans cette région n’ayant connu ni confrérie de peintres, ni d’école de dessin, la majorité des commandes étaient néanmoins adressée à des peintres locaux, comme l’illustrent les quelques foyers identifiés de Falaise et le Perche au XVIIe siècle, Caen aux XVIIe et XVIIIe siècles ou Bayeux au XVIIIe siècle. Ce contexte a ainsi vu se développer l’influence d’atelier de peintres importants comme Eustache Restout à l’abbaye de Mondaye, ainsi que la formation artistique familiale facilitant l’affirmation de véritables dynasties d’artistes. Quant aux peintres les plus renommés, ils sont le plus souvent extérieurs à la région, provenant des grands ateliers parisiens ou de l’Académie Saint-Luc, appelés par des commanditaires fortunés.

Le parcours éclaire le visiteur sur le processus de création d’un tableau, dans la technique picturale mais également dans les pratiques utilisées. En effet, aux XVIIe et XVIIIe siècles mais encore au XIXe siècle, la force de l’image et du message priment sur l’originalité et les artistes, même les plus formés, ont recours à la copie. La présentation d’une œuvre particulièrement copiée dans la région, de ses copies et du modèle gravé permet de comprendre l’appropriation d’un art savant par des artistes locaux. La place importante de la gravure est également soulignée car celle-ci favorise la circulation de certains modèles auprès de marchands ambulants ou dans les livres liturgiques comme les missels. 

 

En clôture de l’exposition, six peintures italiennes et françaises des XVIIe et XIXe siècles n’appartenant pas au thème iconographique de la fête, sont présentées au public pour leur qualité artistique particulièrement remarquable. Révélés lors des enquêtes de terrain et conservant parfois une part de mystère sur les conditions de leur arrivée dans l’église, ces tableaux tels Serpent d’airain attribué à Luca Giordano dans l’Orne, Vierge à l’Enfant attribué à Vignon dans la Manche ou Vierge de l’Apocalypse attribuée à Francesco Cairo dans le Calvados, font l’objet de protections au titre des « Monuments historiques ».

Vierge à l’Enfant, attribuée à Claude Vignon, vers 1640, cathédrale de Coutances (Manche) ©Région Basse-Normandie - Inventaire général / Patrick Merret

Cette exposition est présentée dans le cadre du programme d’inventaire, de conservation et de restauration conduit sous la responsabilité de la Région et des Départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne.
Les conservateurs des antiquités et objets d’art recensent et protègent au titre des monuments historiques les œuvres conservées dans des édifices publics et privés hors musées. Par leur expertise scientifique et technique, ils assurent la sauvegarde matérielle de ce patrimoine mobilier dans le contexte qui leur donne sens et accompagnent les propriétaires dans leur projet de restauration. Les dernières campagnes de recensement et de protection dans le cadre du projet peinture, a suscité un important élan de restauration d’œuvres, près de 300 sur la région.

A l'occasion de l’exposition « Beauté divine ! », sont édités un catalogue et un journal :
• De nombreuses oeuvres inédites, de qualité nationale, trésors cachés d’églises généralement fermées au public.
• Des oeuvres de peintres reconnus, mais aussi l’occasion de découvrir la richesse de la peinture régionale et le talent d’artistes locaux.
• Une qualité photographique qui révèle la beauté et le moindre détail des tableaux.
• Des ouvrages qui couvrent toute la Basse-Normandie

Journal de l'exposition : 32 pages quadri, format 17x24 cm, 5,50 €.
Catalogue « Beauté divine ! »
Fruit des recherches de la direction de l’Inventaire du patrimoine Région Basse-Normandie et des conservateurs des antiquités et objets d’art des trois départements, ce beau livre relié de 360 pages, est riche de 350 illustrations, finition couverture cartonnée avec jaquette. - Editions Lieux-Dits, 34€.

oeuvre de couverture: St Joseph père nourricier du Christ, fin XIXe s., église de Villers-sur-Mer (Calvados) ©Région Basse-Normandie - Inventaire général P. Merret

Informations pratiques
« Beauté divine ! », Tableaux des églises bas-normandes, 16e-20e siècles
Jusqu’au 17 mai 2015
MUSEE DE NORMANDIE

Château - 14000 CAEN
Tel : 02 31 30 47 60
musee-de-normandie.fr
Exposition ouverte de 9h30 à 18h sauf le mardi et jours fériés
Accueil billetterie à l'église Saint-Georges du château de
Tarifs : 3.20 € (accès à la collection permanente du musée de Normandie inclus), tarif réduit 2.20€.

Autour de l'exposition
Visites guidées Tous les dimanches du 8 février au 17 mai, à 15h et 16h30.
Sauf dimanche 5 avril (dimanche de Pâques, musée fermé).
3€ + accès au musée, gratuit le premier dimanche du mois

Conférences

Entre oeuvres d'art et images pieuses, Regards sur les peintures des églises de Normandie au XVIIe siècle - Par Guillaume Kazerouni, responsable des collections anciennes, peintures et dessins, Musée des Beaux-Arts de Rennes.
Samedi 28 février 2015 à 15h
La peinture religieuse en Normandie au XVIIIe siècle - Par Christine Gouzi, maître de conférences en histoire de l’art à l’Université Paris IV Sorbonne.
Samedi 28 mars 2015 à 15h
Auditorium du château de Caen. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Conférences organisées avec l'association des Amis du Musée de Normandie.

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