Le maniérisme s'expose au musée départemental de Flandre dans "Splendeurs du maniérisme en Flandre, 1500/1575" du 4 mai au 29 septembre 2013

Dans la peinture flamande, le maniérisme apparaît dès le premier quart du XVIe siècle avec les maniéristes dits «anversois». Il prend différentes formes selon les peintres et selon les sujets représentés et perdure tout au long du XVIe siècle. Anonymes, apprentis ou maîtres, contribuent à enrichir un style qui se caractérise en Flandre par sa pluralité.

Le maniérisme est donc une porte d’entrée idéale pour saisir toute la diversité, l’inventivité et le foisonnement artistique de ce siècle hors norme et inclassable. Il est souvent associé, pour le plus grand nombre, à l’Italie et à l’École de Fontainebleau mais il convient de se détacher de cette vision pour apprécier pleinement toute la singularité de son expression dans la peinture flamande.

On retrouve ainsi ici et là des touches maniéristes qui s’expriment par des postures désarticulées, non naturelles et parfois très instables, par des couleurs acidulées dans des tonalités de rose subtil et de jaune affirmé, par l’élégance des gestuelles, par le raffinement des matières et des décors architecturaux et par un goût pour l’exotisme. Le maniérisme se veut précieux, extravagant et fantastique !

Les prémices du maniérisme
D’origine latine, le mot manierismo désigne un style qui apparaît en Italie dans les années 1520 en réaction à la Renaissance. Il définit une nouvelle orientation artistique qui consiste à se détacher de la règle de l’imitation de la nature et à imposer une touche plus personnelle. Ainsi, les maniéristes italiens s’opposent à l’art des maîtres de la Renaissance tels que  Raphaël  ou Michel-Ange. 
Mais en Flandre, il existe au contraire une réelle continuité entre les Primitifs flamands et les peintres du début du XVIe siècle. Le goût pour le réalisme et la codification, si cher aux Primitifs flamands, perdure au siècle suivant. Par ailleurs, on décèle dès la fin du XVe siècle des accents maniéristes dans les postures contrariées voire exubérantes, dans les coloris parfois saturés et dans le raffinement des décors.
 

Les maniéristes dits «anversois»
Au début du XXe siècle est créée l’appellation «maniéristes anversois» afin de distinguer un groupe de peintres, la plupart anonymes, actifs durant le premier tiers du XVIe siècle, principalement à Anvers. C’est l’historien de l’art allemand Friedländer qui a proposé de classifier les oeuvres selon cinq sous-groupes déterminés en fonction d’un tableau sur lequel se fonde un nom. Ainsi, nous avons le groupe  Pseudo-Bles avec L’Adoration des Mages de Munich , le groupe du    maître de l’Adoration des Mages de Milan   , le groupe du   maître de l’Adoration von Groote avec le triptyque de Kitzburg  , le groupe du  maître de l’Adoration d’Anvers autour du tableau de L’Adoration des Rois mages  et, enfin, le groupe du maître de 1518 autour du retable de Lübeck. Toutefoi  s aujourd’hui ce terme, bien que toujours employé, est remis en cause pour des raisons de  chronologie et de géographie.

En plein essor économique, Anvers devient un foyer artistique foisonnant dont le rayonnement dépasse largement les limites de la cité. Quelques peintres originaires des Pays-Bas comme    Cornelis      Engebrechtsz   ou  Pieter  Aertsen y suiv  ent leur formation. Les liens entre  Anvers  et l’École de Leyde sont intenses.  

Avec la demande grandissante des commanditaires (principalement des notables et des églises) se développent d’importants ateliers composés d'apprentis, d'assistants ou de collaborateurs qui sont dirigés par un maître. La circulation des modèles favorise la production en nombre d’ Adoration des Mages  et de Sainte Famille avec des compositions parfois très similaires, pouvant donner lieu à de magnifiques triptyques. 

Pieter Coecke d’Alost : un artiste érudit et énigmatique

Pieter Coecke d’Alost s’intéresse à plusieurs domaines artistiques. Il réalise des esquisses pour des vitraux et des tapisseries. Il se passionne pour l’édition et l’architecture ; il effectue d’ailleurs la traduction en néerlandais des traités de Vitruve et de Serlio.

De son atelier très productif sort un nombre incalculable d’oeuvres. Pieter Coecke n’a signé aucun tableau, ce qui rend difficile les attributions. Seul un dessin porte sa signature. De sa vie, nous savons peu de choses. Il aurait effectué son apprentissage chez Van Orley. En 1523, il s’installe définitivement à Anvers. Le tableau Saint Luc peignant la Vierge est en quelque sorte une synthèse de ses voyages à Rome et en Turquie, avec ce palais aux lignes architecturales de la Renaissance et avec la présence de tentes orientales à l’arrière plan.
 

Les évènements autour de l'exposition

Les nocturnes

Concert : Balade au musée -> vendredi 31 mai, 20h30
Cirque :  Extravagances -> samedis 15, 22 et 29 juin, 18h30
Parcours théâtralisé : Passionnément ! -> samedi 6 juillet, de 19h à 23h

Visite

Nocturne : Songe d’une nuit d’été -> samedi 3 août, 21h30
Visite à deux voix: Torsion et distorsion -> samedis 21 et 28 septembre, 18h30 et 21h

Les rencontres
Conférence médiathèque de Cassel
Le maniérisme flamand -> dimanche 9 juin, 10h30

Apéro-littéraire médiathèque de Cassel
Splendeurs du maniérisme en Flandre -> dimanche 23 juin, 11h

Informations pratiques

MUSÉE DE FLANDRE
26, Grand Place - BP 38 - 59 670 Cassel
Tél :03 59 73 45 60

http://museedeflandre.cg59.fr

Horaires

Du mardi au vendredi :10h-12h30 et 14h-18h
Le samedi et le dimanche : 10h-18h

Réservations
Tél : 03 59 73 45 59

Fax :03 59 73 45 71
reservations.museedeflandre@cg59.fr