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Le geste et la matière, une abstraction « autre » à la Fondation Clément

Publié le : 7 Mars 2017
Le centre Pompidou, dans le cadre de sa programmation pour ses 40 ans, a conçu et réalisé une exposition hors les murs intitulée « Le geste et la matière, une abstraction « autre » - Paris 1945 – 1965 ». Cette exposition, en collaboration avec la Fondation Clément, y est visible jusqu’au 16 avril. L’occasion de présenter au public martiniquais la peinture abstraite non géométrique, telle qu’elle s’est développée à Paris après la Seconde guerre mondiale.

Une impossible catégorisation

Les expérimentations dans le domaine de la peinture abstraite, survenues au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ont en commun une impossible catégorisation, qui est bien en peine, encore à l’heure actuelle, de mettre d’accord les historiens de l’art et les spécialistes. Le titre choisi pour la présente exposition témoigne de la difficulté, soulignée à l’envi par tous les historiens de la période, à nommer un courant dont l’appellation, à la différence de l’impressionnisme, du fauvisme ou du cubisme, ne s’est jamais véritablement imposée. Certes, des expressions comme « art informel », « abstraction lyrique », « impressionnisme abstrait », « nuagisme », voire « effusionnisme » ont bien été promues par certains critiques contemporains, mais aucune d’entre elles n’est réellement parvenue à embrasser des pratiques artistiques en fin de compte diverses.

Récemment, pour qualifier l’ensemble des artistes non figuratifs de cette époque, Éric de Chassey, critique et historien de l’art, a proposé d’élargir et de généraliser l’emploi des termes « expressionnisme abstrait », encore réservés de nos jours à l’Action Painting américain. Si la proposition est séduisante, mais trop tardive sans doute pour s’imposer, il faut reconnaître que cette appellation axée sur la notion d’expressivité s’appliquerait sans peine à l’ensemble des artistes gestuels et matiéristes européens.

Bram van Velde I Sans titre, 1947 © Adagp, Paris

Une abstraction polymorphe

L’exposition est conçue au-delà des considérations chronologiques (sans toutefois s’en affranchir complètement), comme un véritable essai de catégorisation, qui au fil des séquences thématiques, cherche à isoler méthodiquement les constantes de cette abstraction polymorphe : abandon de la forme tout d’abord ; mise en place d’un langage de signes primitifs ; fidélité à un paysage quintessencié ; volonté de construire un nouvel espace pictural, pouvant passer soit par une réactivation de la grille cubiste, soit par une affirmation de la planéité du support ; convocation d’un imaginaire du sol conduisant à un abandon de la couleur ; référence à l’écriture et à la calligraphie ; recours à une gestualité affirmée ; tentation enfin du monochrome.
L’Informe : Dans l’immédiat après-guerre, les peintres qui abordent l’abstraction s’inspirent souvent du monde organique, comme s’ils tentaient de « retrouver la peinture à l’état naissant ».

Simon Hantaï I Peinture, 1957 © Archives Simon Hantaï / Adagp, Paris, 2017

 

Signes : Dès le début des années 1950, l’abandon de toute figuration conduit certains peintres abstraits à adopter un langage de signes qui peut prendre diverses formes.

Paysagismes : Parallèlement à l’ « art informel », se développe une abstraction moins radicale, restée tributaire d’une référence à la nature et au paysage, dans la postérité de l’impressionnisme.

Constructions : Pour contrer le risque de dilution de la forme, se fait jour chez nombre de peintres abstraits la nécessité de structurer fortement l’espace pictural.

Terres : Au sortir de la Seconde guerre mondiale, nombre de peintres tentent de rendre compte de la barbarie nazie, celle des exécutions arbitraires et des exterminations de masses qui ont caractérisé le conflit.

Grilles : Quand ils n’agencent pas de larges aplats de matière, les peintres abstraits peuvent choisir de structurer leurs compositions sans recourir pour autant à une géométrie rigoureuse, mais en intégrant dès la conception du tableau le motif de la grille.

Ecritures : Dimension majeure de l’abstraction gestuelle, la référence à l’écriture inspire nombre de peintres qui en retiennent le caractère cursif indépendamment de toute production de sens.

Véhémences : Reprenant le titre d’une exposition parisienne fameuse, « Véhémences confrontées » (galerie Nina Dausset, 1951), cette séquence rassemble des peintures privilégiant une gestualité spontanée.

Effacements : L’économie chromatique qui caractérise souvent l’abstraction gestuelle peut inciter certains artistes à organiser la disparition de tout motif.

Pierre Soulages I Peinture 260 x 202 cm, 19 juin 1963 © Adagp, Paris, 2017

Tout au long de ce parcours, on retrouve des grands noms tels Alfred Manessier, Pierre Soulages, Jean Bazaine ou encore Jean Dubuffet (pour ne citer qu’eux), le cadre s’élargit également à des peintres encore trop négligés comme François Arnal, Claude Bellegarde, Frédéric Benrath, Albert Bitran, René Laubiès, Georges Noël ou Léon Zack, ainsi qu’à des artistes pour lesquels le langage gestuel n’a constitué qu’un passage : vers le monochrome (Geneviève Asse) ou vers une abstraction plus radicale et conceptuelle (Michel Parmentier).

 

- La rédaction de Narthex

 

Informations pratiques

Exposition "Le geste et la matière, une abstraction "autre" (Paris 1945-1965)
Jusqu'au 16 avril 2017
à la Fondation Clément
Habitation Clément
97240 Le François - Martinique
Tél. 05 96 54 75 51


Ouvert tous les jours de 9h à 18h30, visite de l'exposition gratuite pour tous.
Toutes les infos : http://www.fondation-clement.org/

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