Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

La tapisserie à l’honneur au château d’Angers

Publié le : 9 Janvier 2018
Le Centre des monuments nationaux a déployé dans ses monuments toute une série d’événements et d’expositions autour de la tapisserie, dans le cadre de la saison « En lices ! ». Au château d’Angers, ce ne sont pas moins de deux expositions qui sont présentées autour de la tapisserie : « Apocalypse, histoire intime d’un chef-d’œuvre » qui retrace la création de la célèbre tenture de l’Apocalypse, et « La Cathédrale de fil », installation artistique d’Olivier Roller. Jusqu’au 11 février 2018.

Vue de la galerie de l'Apocalypse © Didier Plowy - CMN

Apocalypse, histoire intime d’un chef-d’œuvre

Le château d’Angers conserve depuis 1954 la sublime tenture de l’Apocalypse de Louis d’Anjou, dont nous vous avons déjà parlé sur Narthex. L’exposition « Apocalypse, histoire intime d’un chef-d’œuvre » a été réalisée avec le concours de la DRAC des Pays de la Loire. Elle a été l’occasion d’engager une réflexion sur le renouvellement de l’éclairage de la tenture dans la salle qui lui est dédiée, ainsi que sur les dispositifs de médiation (un projet Google Arts & Culture permet une immersion en très haute définition dans certains détails des tapisseries, et une application de visite va être mise en place).

L'Ange au livre  © Antoine Ruais - CMN

L’exposition, attenante à la salle de la Tenture de l’Apocalypse, dévoile son histoire mouvementée, depuis sa création il y a plus de 600 ans jusqu’à aujourd’hui. S’appuyant sur un important travail d’étude et sur le constat d’état réalisé en 2016 par la DRAC des Pays de la Loire, elle propose une plongée dans l'intimité de cette œuvre, sa vie matérielle et pratique, ses moments de splendeur et de disgrâce, à travers des documents d'archives, photographies, œuvres d'art mais aussi par des fragments de l'Apocalypse rarement montrés au public.

On y découvre le commanditaire et « l’équipe » qui œuvre à la création de la tenture : Louis Ier, duc d’Anjou, frère du roi Charles V et grand amateur d’œuvre d’art, commande vers 1375 cette gigantesque tapisserie (la plus grande tapisserie médiévale conservée dans le monde) illustrant le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse de saint Jean. Cet objet d’un luxe ostentatoire devient le fleuron du trésor de la cathédrale d’Angers et magnifie l’édifice lors des plus importantes fêtes religieuses. A la fin du XVIIIe siècle, elle est démembrée et manque de disparaître avant d’être sauvée au milieu du XIXe siècle par le chanoine Joubert. Sa redécouverte entraîne sa présentation dans les plus grandes expositions et son retour au château d’Angers aboutit, en 1954, à la création d’un espace pour l’exposer en permanence, la galerie dans laquelle elle est toujours exposée.

La Grande Prostituée sur les eaux, détail de saint Jean et de l'ange © Antoine Ruais - CMN

La Cathédrale de fil, de la cathédrale de pierre à la cathédrale de soi(e)

A l’invitation du CMN et avec le concours du Mobilier National, l’artiste Olivier Roller a conçu pour la chapelle du château d’Angers une « Cathédrale de fil », faisant écho à la Tenture de l’Apocalypse.

Le visiteur est invité à pénétrer dans une structure de métal et de fil qui rappelle en tous points l’élévation d’une église médiévale : plan en croix latine, voûte avec croisées d’ogive et arcs brisés. Près de 10km de fils de laine ont été nécessaire à la réalisation de cette œuvre de grande dimension, qui invite à la contemplation. Le spectre des couleurs chaudes, du rouge au jaune, fait écho à la lumière du soleil, dont la course traverse chaque jour le vitrail de la chapelle, offrant un jeu de lumière et de couleur avec la cathédrale de fil.

La Cathédrale de fil © Olivier Roller

Cette oeuvre fait référence à la fois au fil d’Ariane et à la toile d’araignée : le fil est un secours mais aussi un piège, la structure est un refuge et une prison. Au centre, un miroir surplombant les visiteurs questionne la place du sacré et de la valorisation de soi et de son image dans une société où l’omniprésence des « selfies » encourage la répétition, la valorisation, la glorification du moi. Cette œuvre est le prolongement de la sensibilité de l’artiste pour ces questions de la représentation du soi ; il est en effet connu pour son activité de photographe, par laquelle il a réalisé les portraits de nombreuses célébrités du monde politique, de la musique, du sport, du cinéma…

Les deux expositions au château d’Angers sont complémentaires et offrent ainsi au visiteur un volet médiéval et un volet contemporain à la merveilleuse histoire de la tapisserie française.

Toutes les informations pratiques pour visiter l'exposition en cliquant ici.

Mots-clés associés :
Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter