Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

La Dame à la Licorne, splendeur retrouvée au musée de Cluny

Publié le : 19 Décembre 2013
C’est l’événement principal de la saison 2013-2014 du musée de Cluny. Après une importante opération de conservation-restauration, La Dame à la licorne réintègre une salle du musée totalement reconçue pour favoriser la contemplation et une meilleure conservation de ce joyau. Une occasion de redécouvrir une œuvre complexe, datée désormais autour de 1500, qui n’a pas perdu de son mystère et de son pouvoir de fascination.

Tenture de La Dame à la licorne : Le Toucher Vers 1500 Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge © RMN-Grand Palais / Michel Urtado

Souvent considérée comme la « Joconde » du musée de Cluny, La Dame à la licorne a trouvé un nouvel éclat après une campagne de restauration amorcée en 2012. Celle-ci a été réalisée en tenant compte des anciennes interventions et dans le respect des techniques médiévales.
Le réaccrochage de cet ensemble de six tapisseries permet d’admirer dans un nouvel écrin ce monument de poésie méditative qui n’a pas fini d’intriguer.

En effet, plus de 500 après sa réalisation, la tenture suscite toujours de multiples interrogations sur sa signification symbolique et sur l’identité exacte de son commanditaire.

D’après les armoiries « de gueules à la bande d’azur chargée de trois croissants d’argent » que portent le lion et la licorne, il s’agirait d’un homme de la famille lyonnaise des Le Viste. La tenture apparaît comme le symbole de la puissance d’une famille en pleine ascension et l’affichage d’une revendication sociale.

Découverte en 1841 par Prosper Mérimée au château de Boussac dans la Creuse, La Dame à la licorne est acquise en 1882 par Edmond du Sommerard, premier directeur du musée de Cluny. La mise en relation récente de la tenture avec des allégories courtoises tirées du Roman de la Rose (XIIIe siècle), œuvre de Guillaume de Lorris, ne s’opposerait pas à la lecture traditionnelle de ce chef-d’œuvre médiéval comme quête spirituelle.

Tenture de La Dame à la licorne : Mon seul désir, Vers 1500 Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge © RMN-Grand Palais / Michel Urtado

Si la signification donnée aux pièces composant la tenture est celle d’allégories des cinq sens, le mystère demeure quant à l’interprétation de la dernière pièce, la seule qui porte une inscription : « Mon seul désir ». On peut y voir une injonction à s’élever au-delà des plaisirs matériels. En déposant ses bijoux dans un coffret porté par la suivante, face à la tente d’apparat circulaire, symbole de recueillement intérieur, la Dame marque avec solennité son rejet des biens superflus au profit d’une maîtrise des sens porteuse de connaissance. Son « seul désir » serait ainsi d’atteindre un degré de conscience suprême durant sa vie terrestre.

La licorne, animal légendaire présent dans chacune des pièces, peut symboliser l’Incarnation chrétienne et l’amour mystique inaccessible. Dans la scène du « Toucher », la Dame, empreinte de majesté tient d’une main la bannière et, de l’autre, la corne de la licorne, subjuguée, comme pour signifier l’union victorieuse des forces terrestres avec celles de l’esprit.

Cette théorie de dualité entre monde matériel et monde spirituel serait également incarnée dans le singe humant une fleur dans « L’Odorat » : action privée de conscience propre à la perception humaine.

Tenture de La Dame à la licorne : L'Odorat, Vers 1500 Paris, musée de Cluny - musée national du Moyen Âge © RMN-Grand Palais / Michel Urtado

Les six tapisseries restaurées prennent désormais place dans une salle conçue par Paul Baroud, architecte en chef des Monuments Historiques en charge des bâtiments du musée. La scénographie pensée comme un espace intime, facilitant le contact direct du visiteur avec l’œuvre, suggère davantage la manière dont les tapisseries étaient accrochées au Moyen Age. L’ordre de présentation retenu est celui du plus matériel des sens (le Toucher) au plus spirituel (la Vue).

Ce nouvel accrochage fait partie du projet « Cluny 4 » initié par le musée de Cluny pour améliorer l’accueil du public et la mise en valeur des collections permanentes.

 

Informations pratiques

Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge
6 place Paul Painlevé
75005 Paris

Renseignements au 01 53 73 78 00 / 01 53 73 78 16
contact.musee-moyenage@culture.gouv.fr

Activités adultes /enfants
activitesinfo.musee-moyenage@culture.gouv.fr

Jours et heures d'ouverture
Tous les jours sauf le mardi, de 9 h 15 à 17 h 45
Fermeture de la caisse à 17 h 15
Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

Tarifs d'entrée
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6 €
Tarifs d'entrée en période d'exposition
Plein tarif : 8,50 €
Tarif réduit : 6,50 €

Autour de La Dame à la licorne
Des présentations par la directrice du musée et par les restauratrices, des visites avec des conférenciers et une rencontre débat sur le licorne et la Dame sont proposées aux adultes.

La fête du court-métrage « Le jour le plus court » du 21 décembre est l’occasion de projeter des courts métrages sur La Dame à la licorne, les tapisseries et le monde médiéval.

Les enfants et les scolaires peuvent participer à une visite et à un atelier « Tisser des histoires et des couleurs ».

Télécharger le programme : http://www.musee-moyenage.fr/pdf/programme.pdf

Ouvrage  Delahaye Elisabeth, Pastoureau Michel, Les Secrets de la licorne, éd. Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2013, 144 p., 140 ill., 25€ - voir le livre sur le site de La Procure

Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter