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Joseph-Benoît Suvée, l’ascension d’un rival de David et maître du néoclassicisme

Publié le : 8 Novembre 2017
Le musée des Beaux-Arts de Tours rend hommage à l’artiste méconnu Joseph-Benoît Suvée (1743-1807) à l’occasion d’une exposition rétrospective de son parcours. Celui qui coiffa David au poteau en 1771 en raflant le très convoité Grand Prix de l’Académie a mené une carrière prolifique de Bruges sa ville natale, jusqu’à Rome où il fut le directeur de l’Académie de France. A voir jusqu’au 22 janvier 2018.

 

JOSEPH-BENOÎT SUVÉE, La Naissance de la Vierge, esquisse, 1779 © Galerie Aaron

Joseph-Benoît Suvée (1743-1807) fait ses débuts en tant que peintre à Bruges, sa ville natale. Il y jouit d’un grand prestige, qui le conforte dans ses aptitudes et son talent ; ses séjours romains et parisiens vont contribuer à perfectionner sa technique et son style. La consécration du peintre intervient ainsi en 1771 à Paris.

Joseph-Benoît Suvée, Le Combat de Minerve contre Mars, 1771 © palais des Beaux-Arts, Lille - cliché
Jean-Marie Dautel

31 août 1771. Suvée lauréat du Grand Prix

Après avoir présenté une esquisse comme l’exige la règle, Suvée est admis à concourir au Grand Prix de l’Académie. Ses rivaux ne sont rien de moins que César Vanloo, Jean-Joseph Taillasson ou encore Jacques-Louis David. Ce dernier, élève de Joseph-Marie Vien, est le favori pour ce concours, mais contre toute attente, y compris la sienne, c’est Suvée qui remporte le Grand Prix avec son tableau représentant le Combat de Minerve contre Mars.

Selon les règles du Grand Prix ou Prix de Rome, le sujet est imposé, permettant ainsi au jury de mesurer l’inventivité, le style et la technique des peintures concurrents. Or en 1771, Suvée s’inscrit dans une dimension résolument plus novatrice que David, encore dans la lignée de l’art jugé maniéré et artificiel de François Boucher. Ce dernier n’obtient en conséquence que la deuxième place, et conserve toute sa vie durant une rancune tenace contre son rival.

Joseph-Benoît Suvée, La Mort de Cléopâtre, 1785 - collection particulière © Illustria

Bruges, Paris et Rome

L’exposition évoque, par une scénographie chronologique, le parcours de l’artiste d’un grand foyer artistique à l’autre dans la 2e moitié du XVIIIe siècle. Bruges tout d’abord, ville de naissance de Suvée, où il effectue ses premières années de formation à l’Académie de peinture. Après l’obtention du Grand Prix à Paris, il part 6 années à Rome, de 1772 à 1778, où il se perfectionne notamment dans l’art du dessin. L’exposition met en lumière un certain nombre de pièces, dont le corpus complet est reconstitué dans le catalogue. Dans ses dessins, Suvée excelle particulièrement dans le paysage, inspiré par l’Italie. La beauté inépuisable du pays, sa nature, ses ruines antiques et sa lumière l’ont fasciné. C’est pourtant une activité qu’il va abandonner à son retour en France.

 

Joseph-Benoît Suvée, Ruines du Colisée, vers 1775 (Pierre noire et rehauts de craie blanche) - France, collection particulière © Droits réservés

Après sa formation italienne, Suvée, de retour à Paris, est reçu peintre d’histoire à l’Académie Royale de peinture, genre pictural le plus prestigieux à son époque. Sa période parisienne est rythmée par les Salons, dans lesquels il expose régulièrement à partir de 1778. Il devient directeur de l’Académie de France à Rome en 1792, poste qu’il occupera après les années de tourmente révolutionnaire, et un séjour en prison entre juin et août 1794, sous le Régime de la Terreur.

Joseph-Benoît Suvée, (à g.) Portrait d’André Chénier, 1794 - Paris, collection particulière © Illustria / (à d.) Portrait de Charles-Louis Trudaine de Montigny, 1794 © musée des Beaux-Arts, Tours - cliché Dominique Couineau

Jamais oublieux de sa contrée et de sa ville natale, Suvée a à cœur tout au long de sa vie de participer au renouveau pictural de l’école brugeoise, en introduisant le goût français sur le territoire flamand et en formant toute une génération d’artistes dont il facilita la venue à Paris. L’héritage de Joseph-Benoît Suvée, perçu jusqu’alors en filigrane, est très justement remis en lumière par cette exposition au musée des Beaux-Arts de Tours.

 

Toutes les informations pratiques pour visiter l'exposition en cliquant ici. 

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