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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Icônes, trésors de réfugiés à Nantes

Publié le : 15 Septembre 2016
C’est un pan de l’Histoire rarement abordé qui est porté par l’exposition « Icônes, trésors de réfugiés » au musée d’Histoire de Nantes jusqu’au 13 novembre 2013. Celui du traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, qui contraints à l’exil des centaines de milliers de Grecs ottomans et de musulmans vivant en Grèce. Mettant fin au conflit commencé en 1919 entre les Grecs et les Turcs, l’accord impose l’échange de populations civiles et définit les termes de cette migration forcée des deux côtés de la mer Egée. Emportées comme ils l’ont pu par les Grecs d’Asie Mineure, les icônes établissent le lien entre l’ancienne et la nouvelle patrie. Entre l’ancienne et la nouvelle vie. Ces pièces sont devenues l’emblème d’une communauté à l’identité fondée, après le schisme de 1054, sur le christianisme orthodoxe.

Carte de la Grande Grèce. 1920. En cartouche dans le coin supérieur gauche, le portrait d’ Éleuthérios Venizélos, premier ministre de la Grèce de 1910 à 1920 puis de 1928 à 1932. Cette carte présente les principes de la « grande idée » portée par Venizélos, d’une Grèce aux contours proches de l’ancien Empire byzantin © National and Historical Museum, ATHENS

Considéré par certains comme le seul garant d’une paix durable entre la Grèce et la Turquie, le Traité de Lisbonne condamne à la diaspora (mot grec qui signifie « dispersion ») 1 700 00 personnes :  400 000 musulmans vivant en Grèce et 1 300 000 Grecs ottomans. Ces derniers, de religion chrétienne orthodoxe s’étaient implantés en dehors de la péninsule hellénique depuis la fin de l’Empire byzantin en 1453. Lors de leur expulsion qu’ils nomment « Grande catastrophe, ces réfugiés emportent d’innombrables icônes, objet matériel et spirituel favorisant l’ancrage dans leur nouvelle patrie et représentant un lien entre le passé et le présent.

Au début du XXème siècle, l’icône accompagnait alors la croyance et le quotidien d’une société mélangée et de populations qui vivent dans une relative harmonie. Une ville comme Smyrne –aujourd’hui Izmir-, au bord de la mer Egée, se présente comme le « phare de l’Orient ». La ville est cosmopolite, comptant plus de Grecs que de Turcs, accueillant aussi une importante communauté française. Prospère, elle est à la fois un centre industriel, économique et intellectuel. Les icônes exposées à Nantes témoignent d’un lien préservé entre deux moments de vie : celui du départ de la terre natale et celui de l’arrivée dans les « nouvelles patries ».

Départs de migrants sur les plages des côtes d’Anatolie et de Thrace. 1922 © Thessaloniki History Centre Archive

Présentée pour la première fois en 2009 à Athènes, l’exposition se consacrait alors au seul exode vers la Grèce continentale. Le volet nantais, complété de pièces issues de collections privées et issues d’institutions françaises, témoigne aujourd’hui du second exode vers l’Europe occidentale et la France en particulier. Objets de culte, les icônes sont devenues des reliques de l’histoire familiale. Après avoir été, durant l’exil, le réceptacle de leur angoisse et leur tristesse, l’icône devient celui des remerciements des réfugiés : pour la protection durant les péripéties du départ, pour la survie, pour la force de se reconstruire. Nombre d’entre elles ont été déposées dans les églises des villes d’arrivée, comme à Marseille.

Réfugiés dans les rues d’Athènes photographiés par la Croix-Rouge américaine.1923 ©Library of Congress

Le parcours chronologique de l’exposition, soutenu par un film didactique, est introduit par une première partie dédiée à la vie paisible des grecs d’Asie Mineure avant les évènements de 1922 et 1923, la « Grande catastrophe » et le Traité de Lausanne. La scénographie de la seconde partie évoque le bouleversement et la dispersion pour laisser se dévoiler enfin avec une grande force, les icônes emportées dans la précipitation, cachées sous les vêtements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à gauche: Vierge de tendresse, Triglia - à droite: Sainte Catherine © BXM Musée Byzantin et Chrétien d’Athènes

Parmi les prêts exceptionnels : 51 pièces de la collection du musée Byzantin et Chrétien d’Athènes, véritable trésor de l’art et de la culture byzantine et post-byzantine abritant plus de 25000 pièces de collection datant du 3e au 20e siècle et provenant  de l’ensemble du monde grec et d’autres territoires où l’esprit hellénistique a prospéré.

Informations pratiques
Icônes, Trésors de réfugiés
Jusqu’au 13 novembre 2016
Château des Ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes

4, place Marc Elder
44000 Nantes
www.chateaunantes.fr
Horaires : www.chateaunantes.fr/fr/horaires

Vierge de tendresse, Théotokos, 18e © BXM Musée Byzantin et Chrétien d’Athènes
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