Venez "Habiter" au domaine de Chamarande
Publié le : 11 Septembre 2015Habiter le Domaine de Chamarande, c’est s’immerger dans un autre environnement, c’est expérimenter les créations installées dans le parc. Car chose inédite, le visiteur est invité à passer une nuit dans certaines constructions notamment celles de Florence Doléac et David de Tscharner. Un moment de calme où vous pouvez méditer sur le paysage depuis la nacelle flottante sur l’eau de Florent Albinet ou dans la « lisière habitée » de Liliana Motta.
Habiter, c’est imaginer les phénomènes qui se cachent dans des habitations inaccessibles comme Berdaguer & Péjus, un duo venu penser/panser un pavillon « fantôme » construit dans les années 1960 et aujourd’hui à l’abandon. Avec le même supplément d’âme, les petites habitations colorées de Laure Tixier questionnent l’évolution du bâti pavillonnaire en Essonne.
Habiter, c’est tisser une relation avec son environnement. Laurent Tixador, tel un enfant sauvage, habite ainsi littéralement la nature, le temps d’une performance de dix jours dans la forêt de Chamarande. Habiter, c’est aussi tisser une relation avec autrui par un seul sens, le toucher, le « contact ». Au hasard de ses promenades, Giulia Piccione va d’un geste de la main à la rencontre des promeneurs…
Toujours acteurs de l’exposition, les habitants de l’Essonne réalisent des sculptures de mobilier à partir du projet mené par art nOmad du nord au sud du département. Plus largement, les interventions de COLOCO nous sensibilisent à la question de l’occupation des territoires, voire à la « bataille des terres » qui se joue actuellement dans le cadre du Grand Paris.
Le château de Chamarande, est également l’opportunité pour les artistes de réinterpréter chacune des salles en investissant chacun des lieux. Et, pour le spectateur, c’est la possibilité de voyager d’une pièce à l’autre, dans des espaces patrimoniaux traversés par des ambiances et des textures différentes. D’une pièce à l’autre nous traversons l’enchevêtrement de portes de Pierre Ardouvin dans un parcours imaginaire à la fois ludique et inquiétant jusqu’à plonger dans l’atmosphère vaporeuse d’un ancien fumoir récréée par Charlotte Charbonnel.
L’exposition questionne également sur l’urbanisation d’aujourd’hui et de demain dans un pays européen comme la France. Si Stefan Shankland nous interpelle sur les constructions des logements sociaux et travaille sur le recyclage pratiqué dans nos villes, Botto e Bruno nous donnent à voir ces espaces péri-urbains délaissés où malgré tout la nature reprend ses droits, avec une nouvelle beauté. Au-delà de nos frontières occidentales, l’urbanisme en Asie soulève d’épineuses problématiques, aux conséquences sociales et environnementales dramatiques, comme le suggère le kaléidoscope de l’artiste chinois Zhenchen Liu.
- I FOUND MY PLACE IN NOWHERE [Je n’ai trouvé ma place nulle part], 2015, Papier peint, 1000 x 363 cm, Production pour le Domaine de Chamarande- Urban Sprawl [Étalement urbain], 2014 Sculpture PVC, 22 x 600 cm Courtesy des artistes et Galerie Magda Danysz, Paris © CD Essonne / Laurence Godart
Enfin, le but de l’exposition est de développer une relation collective de co-construction entre le public et les artistes. Chaque jour, depuis le « foyer » du château, lieu de vie et de rencontre, les visiteurs sont conviés à réaliser un mobilier qui au fil des mois se déploiera dans les espaces intérieurs jusqu’à déborder dans le parc. Et le dernier jour de l’exposition, le domaine organisera un grand happening en construisant une sculpture monumentale…
Informations pratiques :
Exposition HABITER
vivir leben live 住
31 mai - 1er novembre
> 31 mai - 31 août : tous les jours, à partir de 9h pour le parc / 12h - 19h pour le château
> 1er septembre - 1er novembre : tous les jours, à partir de 9h pour le parc / du mercredi au dimanche
et jours fériés, 13h-18h pour le château
Domaine départemental de Chamarande
38 rue du Commandant Arnoux
91730 Chamarande
Tél. : 01 60 82 52 01 - 01 60 82 26 57
chamarande@essonne.fr