Exposition : "L'art religieux dans les collections municipales" à Saint-Germain-en Laye

Plus d’une quarantaine d’oeuvres représentatives d’un art prolifique

A partir des peintures, sculptures et des dessins des collections municipales, l’exposition « L’art religieux dans les collections municipales» fait le lien entre la création d’une iconographie chrétienne et la croyance religieuse.

Les institutions patrimoniales, et en particulier les musées, conservent un grand nombre d’œuvres chrétiennes. En effet, dans le cas du musée du Louvre et d’un certain nombre de musées de province, la saisie des biens ecclésiastiques avait été décidée, lors de la séance de l’Assemblée du 2 Novembre 1789, « pour être mis au service de la Nation ».

Jacopo Vignali (1592-1664), David portant la tête de Goliath, Huile sur toile, Saint-Germain-en-Laye, Musée municipal

Cette initiative révolutionnaire a transformé le sens de l’image chrétienne, qui, extraite de sa vocation d’origine, ne se rattache plus, tout du moins collectivement, à sa mission première de contemplation et d’instruction évangélique. Déjà Mirabeau, auteur du texte de l’Assemblée de 1789, s’était posé la question : « est-ce que ces peintures et ces sculptures, jusqu’alors principalement objets de culte, détachées de leur contexte religieux et dépouillées de leur caractère symbolique, vont pouvoir devenir des œuvres d’art ? »

De la contemplation d’origine pour Dieu, le sens de l’image chrétienne se reporte vers une autre contemplation, d’ordre esthétique et culturel. Le musée accomplit là ses missions d’éducation du regard, de délectation et d’enrichissement culturel.

Le parcours, dans l’exposition, est chronologique principalement subdivisé avant et après la période charnière que constitue le mouvement de la Contre-Réforme (XVIe siècle), puis se termine par le XIXe siècle.

Avant la Révolution française, l’œuvre chrétienne se développe dans une société chrétienne, que ce soit dans la vie politique, la vie civile, dans le quotidien , les métiers, etc…

L’image chrétienne est alors utilisée comme un support à la prière et un moyen d'instruction de l'Ecriture sainte.

Au Moyen-Age, elle repose essentiellement sur des retables ou des panneaux peints. Deux bois polychromes extraits de retables Le Mariage de la Vierge et Les Ancêtres de la Vierge sont présentés ici. Sur l’appui des sources bibliques et des récits apocryphes, l’iconographie se rattache principalement aux cycles de La Passion du Christ et de La Vie de la Vierge. Les scènes narratives sont prétexte à illustrer de nombreux détails anecdotiques ; art religieux et art profane s’associent avec délectation sur la même œuvre.

Frère Luc (1614-1685), Saint François adorant un crucifix, Huile sur toile, XVIIe siècle, Saint-Germain-en-Laye, Musée municipal

Au XVIe siècle, le mouvement de la Contre-Réforme catholique, qui s'est institué par réaction à la Réforme protestante, s’est à son tour, servi de l'art pour réaffirmer les enseignements de son Eglise, réfutés par les réformateurs, en vue de l'édification et de l'évangélisation du chrétien.

L'iconographie chrétienne se base sur une plus grande vérité historique et théologique, et se concentre sur la réaffirmation des enseignements et des cultes de l’Eglise (culte de la Vierge et de l'Immaculée conception, le culte des saints et l'exemple des martyrs, la foi dans les sept sacrements et la reconnaissance du purgatoire.). C’est ainsi que la Contre-Réforme a suscité dans tout l’Occident et en Amérique Latine, l’épanouissement de l’art baroque.

Vincent Plassard ?, La Charité de Jésus, Huile sur bois, A partir de 1640, Saint-Germain-en-Laye, classement au titre des Monuments historiques, le 25 Juin 1982

La commande de sujets religieux, relevant pour la France, de la peinture d’histoire, qui correspondait au plus haut niveau dans la hiérarchie des genres, a permis la création de chefs d’œuvres artistiques. Par ce fait, le particulier collectionneur acquiert, au XVIIème-XVIIIe siècle, ces œuvres par esprit de délectation pour l’œuvre d’art, comme cela en est vraisemblablement le cas pour Alexandre-Jean Ducastel (1749-1806), dont une partie est présentée ici.

L’exposition présente des peintures de saints, fondateurs d’ordres religieux (saint François), protecteurs d’ordres religieux (saint Louis), symboles des sacrements (sainte Madeleine pour la Pénitence), des saints apparentés à la charité active (saint Borromée), des scènes de martyr (saint Laurent sur son gril, saint Jean devant la Porte latine). Des peintures du Saint-Sacrement, de la Vierge à l’enfant sont également présentées, ainsi que des récits bibliques (Abraham, David, Esther, Moïse et Aaron) ou encore Le Christ adoré par un ange.

L’exposition se termine par la présentation de peintures de François Bonvin (1817-1887), qui ne cherche pas à illustrer le dogme de l’Eglise mais plutôt à faire goûter l’ambiance de la vie quotidienne de « Religieuses », ses anciennes voisines de sa maison de Saint-Germain-en-Laye.

Tout un programme de manifestations

Conférence « Bible et Laïcité » animée par Jean BAUBEROT
Samedi 30 janvier à 20h30 – Salle Multimédia

Table ronde « Le sacrifice d’Abraham : une lecture juive, chrétienne et musulmane », avec Philippe Hadda, Chantal Leroy et Rachid Benzine
Dimanche 14 mars 2010 à 16h30 – Salle Jacques Tati

Concert « Le Requiem des rois de France » d’Eustache du Caurroy
Mardi 6 avril 2010 à 20h45 – Théâtre Alexandre Dumas

Concert « L’Arche de Noé » de Benjamin Britten
Samedi 10 avril 2010 à 15h30 et 20h45 – Théâtre Alexandre Dumas
Dimanche 11 avril 2010 à 15h30 – Théâtre Alexandre Dumas

Spectacle « Yossef fort rêveur » de Pierre-Philippe Devaux
Dimanche 24 janvier 2010 à 16h30 – Salle Jacques Tati

Informations pratiques

« L’art religieux dans les collections municipales», du 9 janvier au 7 février 2010

Espace Paul et André Vera
2, rue Henri IV à Saint-Germain-en-Laye

Ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 19h et les samedi-dimanche de 15 h à 19 h.

Entrée libre

Renseignements au : 01 30 87 21 96.

Crédits photographiques : Ville de Saint Germain en Laye