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Exposition Bill Viola au Grand Palais: « Sculpter le temps »

Publié le : 11 Mars 2014
La RMN-Grand Palais propose jusqu’au 21 juillet 2014 une plongée dans l'univers métaphysique du vidéaste américain Bill Viola. La première rétrospective en France de l’artiste met à l’honneur quarante ans de création à travers vingt œuvres magistrales. Bill Viola, qui définit son travail comme des « poèmes visuels », s'attaque aux préoccupations de notre monde moderne. Pensé comme un voyage introspectif, l'itinéraire de l'exposition se déroule en trois temps autour des questions: Qui suis-je ? Où suis- je ? Où vais-je ?

Fire Woman , 2005 © Photo Kira Perov

L’exposition s’ouvre sur The Reflecting Pool, un plongeon dans une piscine sur écran double (comme certains panneaux d’église peints sur les deux faces) pour se clore par The Dreamers, sept portraits des performeurs  immergés sous l'eau. Entre les deux, une vingtaine d’œuvres ont étés scénographiées pour proposer une véritable plongée dans l’univers de Viola.

Mon travail c’est comme un plongeon dans l’eau; pour voir l’œuvre, il faut se mouiller. » Bill Viola

Aller voir les œuvres de Bill Viola c’est entrer dans un espace temps créé pour la méditation. Chez lui, le rythme est ralenti, le temps est autre. Les films, qui durent de sept à trente-cinq minutes, sont disposés sur une cinquantaine d’écrans. On peut les regarder en entier ou les saisir par instants, y revenir si l’on souhaite, se laisser porter… Après l’impatience que le spectateur pourrait ressentir au début, un chemin se crée. S’approchant, tournant autour, s’éloignant, le spectateur s’ajuste aux œuvres avec une certaine fascination.

Viola se veut spiritualiste, mystique et introspectif. Il va se servir de la vidéo pour explorer la perception des sens et mener à la connaissance de soi.

Cette nouvelle technologie a rendu possible l’étude des émotions. » Bill Viola

Bill Viola explore la diversité des possibilités de ce médium. L'artiste, pour qui « l’art vidéo est fait avec les mains », se démarque comme un peintre aux pinceaux numériques.

Pour The Quintet of the Astonished, commandée par la National Gallery en 2000, ce sont les écrans plats LCD qui lui ont inspirés une série de portraits : les « Passions ». Dans la précision des nouvelles technologies l’artiste retrouve la finesse des peintres flamands du XVème siècle. Cette œuvre, inspirée du Couronnement d’épines de Jérôme Bosch, présente en slow-motion cinq personnes groupées sur fond noir, leurs visages et leurs mains en lumière.

Des œuvres empreintes de spiritualité dont le spectateur fait partie intégrante.

Le véritable lieu où l’œuvre existe ne se trouve pas sur l’écran ou à l’intérieur des murs mais dans l’esprit et le cœur de la personne qui l’a vu. » Bill Viola

Le spectateur a tendance à ne pas bouger, à fixer l’image, à oublier son propre corps, son propre rythme. La signature de Bill Viola est l'usage récurent du slow motion. Il impose de prendre le temps, celui-là même que nous ne prenons pas toujours.

Catherine’s Room (détail), 2001©Photo Kira Perov

Bill Viola intègre dans ses œuvres sa quête personnelle intérieure. Il recherche, s’interroge. Que ce soit dans la culture du Japon, où il passe un an et demi à suivre l’enseignement d’un maître zen, dans la philosophie bouddhiste qu’il vit avec des moines tibétains du nord de l’Inde ou bien encore dans ses recherches sur les musiques et danses traditionnelles du Pacifique, en passant par l’art rupestre des indigènes américains de différents déserts.
Bill Viola utilise la caméra comme un outil qui intellectualise le monde, comme un instrument qui dissèque pour mieux analyser, saisir et décrire. A travers ses questionnements sur la condition humaine et sur le passage entre la vie et la mort, il nous livre ses idées.

Avec The sleep of Reason, Bill Viola nous donne à voir une œuvre incisive. Dans une pièce au sol recouvert de moquette, se trouve un buffet en bois sur lequel sont posées : un vase contenant des roses blanches artificielles, une lampe à abat-jour noir, un réveil indiquant l’heure réelle. Un moniteur montre en noir et blanc une femme qui dort. Cette image immobile contraste violemment avec les images subliminales projetées sur les murs, tels des démons envahissant l’inconscient de la dormeuse. L’heure indiquée sur le réveil nous rappelle que nous ne dormons pas. Échos de nos propres cauchemars, nos propres démons.

                 The Sleep of Reason (détail) 1988 © Photo Kira Perov

Le génie de Viola est d’associer aux nouvelles technologies et aux pensées actuelles, une véritable quête spirituelle et métaphysique qui interroge chaque spectateur. Une œuvre autobiographique et mystique à voir et revoir, découvrir et méditer.

 

Laure-Emmanuelle Thiébault.

En Une:Four Hands (détail) 2001 © Photo Mike Bruce

Informations pratiques :

Le Grand Palais 3, avenue du Général Eisenhower 75008 Paris
Du mercredi au samedi de 10h à 22h
Dimanche et lundi de 10h à 20h

Tarifs :
13 €, Tarif Réduit 9 € (16-25 ans), gratuité pour les moins de 16 ans

Renseignements et réservations sur :
www.grandpalais.fr

Pour aller plus loin:

www.billviola.com

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