Entre Paradis et Enfer – Mourir au Moyen Âge : une exposition du Musée du Cinquantenaire de Bruxelles (Belgique)

« La mort fait partie de la vie » et à ce titre elle a toujours fasciné les vivants. La mort et les rites funéraires ont toujours été au cœur des préoccupations des groupes sociaux, de la préhistoire à aujourd’hui, en passant par le Moyen Âge. Le Musée du Cinquantenaire de Bruxelles a décidé d’en faire le thème d’une grande exposition : Entre Paradis et Enfer – Mourir au Moyen Âge. Si le Moyen Âge représente 1000 ans d’histoire des hommes, cette époque particulière représente aussi 1000 ans de pratiques funéraires, d’évolution des rites et de production artistique liée à la mort…

Squelettes, sablier et autel - Memorare novissima tua - Sic transit gloria mundi, XVI e siècle, Gravure au burin, 10 cm x 7 cm © F. Boucquillon Fund - photo Hugo Maertens
 

Dans le contexte de l’Europe Occidentale dominée par les préceptes de la foi chrétienne, mourir offre la vie éternelle. Cette fixation sur la mort et, en même temps, la relativisation de celle-ci, ont donné lieu à une profusion d’œuvres d’art.

L’exposition au Musée du Cinquantenaire met à profit les plus récents apports de l’histoire, de l’histoire de l’art, de l’archéologie et des sciences médicales pour proposer un parcours complet et passionnant.

Livre d’heures en moyen-néerlandais, Les Vigiles de la mort ; Scène de funérailles Pays-Bas septentrionaux (Utrecht), vers 1480 et début du XVIe siècle. Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Bruxelles, ms. 22081, folio 120
 

Quatre thèmes ont été développés :
1. les causes de la mort
2. les rituels funéraires
3. les monuments funéraires
4. les croyances et superstitions

De nombreux objets, œuvres d’art et documents issus de collections publiques et privées permettront de mieux comprendre comment l’homme médiéval vivait la mort au quotidien.

Une première section de l’exposition abordera les causes de la mort au Moyen Âge. Le manque d’hygiène, les problèmes d’alimentation et de famine, les connaissances médicales encore limitées, la lèpre et les épidémies de peste, mais également les guerres et l’utilisation de la torture font que l’espérance de vie de l’homme médiéval est beaucoup plus courte qu’aujourd’hui. La mort faisait partie de son quotidien.

Mise au tombeau du Christ, Région mosane (Huy ?), vers 1330-1340, Marbre de Carrare sculpté, Le Grand Curtius, Liège, inv. MARAM B 126/78 © Musée du Grand Curtius
 

Les rituels funéraires et l’accompagnement des mourants constituent le deuxième thème de l’exposition. Les liens entre l’individu et la communauté sont renforcés par toute une série de rituels relatifs au décès, à l’enterrement, au deuil et aux cérémonies de commémoration. On constate des différences importantes entre le traitement du corps des personnes riches et du peuple moyen. Le sort réservé aux parias de la société (lépreux, condamnés à mort, Juifs, enfants non baptisés …) est également envisagé.

Une troisième section de l’exposition abordera les monuments funéraires. Derrière chaque tombe se cache un homme, une femme, un enfant, une communauté… Les lieux de cultes et les cimetières occupent une place majeure au sein de la société médiévale. Les mausolées et les monuments funéraires contrastaient avec les tombeaux normaux et les fosses communes. Sarcophages, pierres tombales, lames funéraires et autres gisants retracent ici l’évolution des traditions funéraires au Moyen Âge.

Pierre tombale de Robert Braunch (†1364) et de ses épouses Letitia et Margareta, Laiton, production tournaisienne d’avant 1364, frottis R. Van Belle. © KIKIRPA
 

Enfin, la quatrième partie de l’exposition s’intéressera aux croyances et aux superstitions liées au décès. Après la mort, le défunt doit attendre le jugement dernier. Selon ses actes, le paradis, l’enfer ou le purgatoire lui sont promis. Les danses macabres, la roue de la fortune et les ars moriendi décrivent la relation à la vie éternelle dans l’imaginaire chrétien.

L’exposition sera illustrée de nombreux documents iconographiques, d’explications scientifiques, de textes didactiques et de petits films et documentaires archéologiques. Elle sera accessible aux aveugles et malvoyants, qui pourront même toucher certains objets. Des espaces ludiques et éducatifs, spécialement adaptés aux enfants, ont également été prévus.

Memento mori - squelette dans un linceul assis sur un tombeau, Europe occidentale, France ?, 1547, Ivoire, Musée des Arts décoratifs, Paris, Legs de Madame la baronne Henri de Rothschild, 1927, inv. 25660, Photo : Jean Tholance
 

Informations pratiques :

Entre Paradis et Enfer - Mourir au Moyen Âge
2/12/2010 – 24/04/2011

Musée du Cinquantenaire
Parc du Cinquantenaire 10
B – 1000 Bruxelles
+32(0)2 741 72 11
www.mrah.be - info@mrah.be

Heures d’ouverture
Ma – di, 10:00 – 17:00
Fermée le lundi, les 25/12 et 1/01.
Nocturne spéciale en collaboration avec le Conseil bruxellois des Musées et le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire : je 2/12, 17:00 – 22:00, avec des tarifs réduits exceptionnels de € 2,50 et € 1 (-26 ans)!!!
Nocturnes publiques les je 6/01, 3/02, 3/03 et 7/04, 17:00 – 22:00
La caisse ferme toujours une heure avant l’heure de fermeture de l’exposition.

Prix d’entrée
€ 10 - € 9 - € 5
B-Excursion : Train + Entrée
En vente dans les gares SNCB

Visites guidées
Max. 15 personnes par groupe
€ 62 (ma-ve) / € 75 (sa) + ticket d’entrée (Anglais/Allemand : + € 12,50)
Groupes scolaires : € 40 + entrée
Pas de visites guidées le dimanche
Informations et réservations (au plus tard 3 semaines à l’avance) : +32(0)2 741 73 11 - sec@mrah.be

Catalogue
Entre Paradis et Enfer – Mourir au Moyen Âge, sous la direction de Sophie Balace et Alexandra De Poorter, Fonds Mercator, Bruxelles, octobre 2010
28x24 cm – 282 p. – broché
Prix : € 39,95
+32(0)2 548 25 36
fl@mercatorfonds.be - www.mercatorfonds.be

Accès
Train : Bruxelles-Central (+ métro), Schuman
Métro : Schuman
Tram-bus : 22, 27, 61, 80, 81
Grand parking pour voitures et autocars

Illustrations des Unes de l'article : Grande vignette : Détails Danse macabre Tirée du Liber Chronicarum opus de temporibus mundi, de Hartmann et Schedel Michel Wolgemut, Nuremberg, 1493 Xylographie, rehaut de polychromie © F. Boucquillon Fund - photo Hugo Maertens ; Petite vignette : Messe des morts Livre d’heures en latin et français Valence (Dauphiné), vers 1470-1480 Parchemin, 22,9 x 16 x 6,2 cm, Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles, Cabinets des Manuscrits, ms 10768, folio 154