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En direct de la TEFAF 2019 à Maastricht, l'une des plus grandes foires d'art du monde

Publié le : 19 Mars 2019
Au cœur de l’Europe, la ville de Maastricht reçoit la Tefaf, plus grande foire d’art au monde, jusqu’au 24 mars. Cette édition 2019 a confirmé le mouvement déjà constaté depuis plusieurs années, de la montée de l’art moderne et contemporain face à l’art ancien, cependant ce dernier semble bien se porter pour ce qui est des œuvres d’excellent niveau, et les antiquaires français font en cette matière honneur à leur métier.

Les collectionneurs et conservateurs de musées du monde entier venus spécialement à la TEFAF 2019 à Maastricht ont pu découvrir ce qui se présente de mieux sur le marché de l’art, et procéder à des acquisitions en des temps records dès le vernissage.

Adam Weisweler, commode Mentmore, Paris, 1790-1795 © Galerie Kugel, Paris

Ainsi le plus beau meuble de la foire est présenté chez la galerie parisienne Kugel, une commode attribuée à l’ébéniste Adam Weisweler (1746-1820). Outre sa puissance alliée à une grande sobriété, elle présente un aspect documentaire exceptionnel, puisqu’elle a été réalisée d’après un dessin du sculpteur néoclassique Jean-Guillaume Moitte (1746-1810) pour les motifs et pieds en bronze ciselé, exécutés par l’orfèvre Henry Auguste. L’attribution ici n’est nullement le fait d’un défaut du meuble mais de l’absence de document précis et surtout d’estampille, puisqu’il fut réalisé vers 1790-1795, après l’abolition des corporations et l’obligation de marquer les meubles. Sur cette question de l’authenticité des objets présentés, une commission appelée vetting, veille de manière drastique. L’intervention parfois impitoyable de ce groupe d’experts est redoutée par les exposants.

     

(à g.) Louis Cretey, Crucifixion © galerie Rob Smeets, Genève (Suisse)
(à d.) Simon Vouet, Bacchanale © galerie Stair Sainty, Londres (Royaume-Uni)

Dans le domaine de la peinture, le tableau le plus remarqué est une Crucifixion par Louis Cretey (1635-1702), proposée par la galerie Rob Smeets à Genève. Ce tableau d’un artiste assez rare, est intéressant par la touche vibrante et libre qu’on voit très peu chez les artistes Français de cette époque. La place est donnée au sentiment plus qu’à la description, par opposition à la Bacchanale, où domine la ligne, par Simon Vouet (1590-1649) exposée par la galerie londonienne Stair Sainty. Ce dernier tableau était lui-même encadré de deux autres tableaux Français par Dorigny et Champaigne.

      

François Boucher, Le sommeil de l'Enfant Jésus, 1763 (peinture) et entre 1759 et 1763 (esquisse)

Il est rare de voir un tableau et son esquisse réunis. Ainsi, sans s’accorder, deux galeries ont exposé Le sommeil de l’Enfant Jesus, peint en 1763 par François Boucher (1703-1770) - chez Talabardon et Gautier à Paris (tableau), et son esquisse peinte entre 1759 et 1763, chez Jean-François Heim à Bâle.

 

Domenico Parodi, Vierge à l'Enfant endormi et détail © Galerie Canesso, Paris

En sculpture, la galerie Canesso à Paris propose une Vierge à l’Enfant endormi en marbre par Domenico Parodi (1643-1712), sujet rare où le sommeil de l’Enfant annonce sa mort, et le visage apaisé de la Vierge, son acceptation. Le drapé très cassant est particulièrement remarquable.

   

(à g.) Antoine-François Vassé, La Marine, 1723
(à d.) Emile-Antoine Bourdelle, Portrait d'Henri Nazon © galerie Talabardon et Gautier, Paris

Dans le domaine des grandes raretés de niveau muséal, l’antiquaire Français Christophe de Quénetain exposait La Marine, morceau de réception de Antoine-François Vassé (1681-1736) à l’Académie Royale de Peinture et Sculpture. La pratique voulait que les morceaux de réception présentés par les postulants au titre d’académicien soient conservés par l’Académie (et donc soient aujourd'hui dans les collections publiques), il est donc exceptionnel de trouver sur le marché un morceau de réception.

En ce qui concerne les acquisitions, nous pouvons mentionner l’achat par un musée américain du buste du peintre Henri Nazon (1821-1902) par Emile-Antoine Bourdelle (1861-1929) chez Talabardon et Gautier.

(à g.) Nicolas Poussin, Pan et Syrinx (détail), 1637
(en h. à d.) Paolo Véronèse, Résurrection (détail), vers 1570 / (en b. à d.) Rembrandt, l'enlèvement de Ganymède, 1635
collection Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde

La Tefaf est aussi l’occasion d’inviter des professionnels connexes du marché de l’Art et des musées, et d’exposer des œuvres non disponibles à la vente. Ainsi cette année, il est possible d’admirer le très célèbre Enlèvement de Ganymede par Rembrandt vers 1635, habituellement conservé à Dresde, ainsi que Pan et Syrinx par Nicolas Poussin (1594-1665) ou encore La Résurrection du Christ de Paul Véronèse (1528-1588) pour le seul plaisir de yeux.

 

Guillaume Denniel

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