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Dado ou les tourments de l'âme humaine à l'abbaye d'Auberive

Publié le : 5 Août 2017
En 2015, l’abbaye cistercienne d'Auberive, qui héberge la collection de Jean Claude Volot, consacrait une exposition événement à l’artiste Miodrag Djuric dit Dado. Pour cette grande rétrospective, l’abbaye d’Auberive présentait un ensemble exceptionnel de plus de 80 œuvres — peintures, dessins, collages, gravures… — dont certaines inédites pour le public, issues de son fonds ou de collections privées.

Qui est Dado ?

Miodrag Djuric, dit Dado, naît le 4 octobre 1933 au Monténégro (Royaume de Yougoslavie). Après la mort de sa mère en 1944, il est recueilli par son oncle en Slovénie. Il suit des études d’art à Herceg-Novi puis à Belgrade. L’univers fantastique de Dado dénonce les atrocités du XXe siècle avec une violence parfois à la limite du soutenable. Son œuvre est marquée par la vision de monstruosités infligées aux hommes par d’autres hommes.

DADO, CASQUE OBLIGATOIRE, 1970, HUILE SUR TOILE 210X185 PHOTO : ATELIER DEMOULIN © FONDS DE L'ABBAYE D'AUBERIVE © ADAGP, Paris 2015

L’univers fantastique de Dado dénonce les atrocités du XXe siècle avec une violence parfois à la limite du soutenable.

Peinture, dessin, gravure, collage, lithographie Dado s’exprime à travers une multitude de médiums. Au fil de rencontres marquantes — Jean Dubuffet, Roberto Matta, Hans Bellmer… — la renommée internationale de l’artiste se met en place. Vers 1958, grâce à Horst Egon Kalinowski et Jean Dubuffet, il rencontre Daniel Cordier qui devient son galeriste et présente la première exposition personnelle de Dado. Le succès remporté par l’accrochage lui permet de rencontrer Bernard Réquichot dont il devient l’ami. Dans les années 1970, Dado s’essaie à la gravure.

Deux importantes rétrospectives lui sont consacrées à Paris (1970) et à Rotterdam (1974). Il participe en 1991 à la première Biennale d’art contemporain de Cetinje, sa ville natale où l’on crée également un « anti-musée Dado » qui deviendra en 2002 l’Atelier Dado, résidence d’artistes et lieu d’expositions temporaires. Après 2002, Dado travaille en dehors de tout système marchand. En 2009, il représente le Monténégro à la Biennale de Venise. En 2010, Dado reçoit le Prix du 13 juillet, la plus haute distinction nationale monténégrine avant de disparaitre fin novembre à Pontoise.

DADO, LA LAPINE, 1964, 250X121, HUILE SUR TOILE PHOTO : ATELIER DEMOULIN © FONDS DE L'ABBAYE D'AUBERIVE © ADAGP, Paris 2015

L’exposition

Pour cette exceptionnelle exposition sur Miodrag Djuric, dit Dado (1933 – 2010), Alexia Volot, directrice de la programmation artistique de l’abbaye d’Auberive, a choisi de présenter plus de 80 œuvres qui couvrent la carrière de l’artiste de 1954 aux années 2000. Une sélection pointue qui s’explique par la taille des oeuvres souvent monumentale.

DADO, LE TERRIER, 1985 AQUARELLE ET ENCRE SUR PAPIER, 18X13.5 PHOTO : PATRICE BOUVIER © FONDS DE L'ABBAYE D'AUBERIVE © ADAGP, Paris 2015

L’exposition présente en particulier trois pièces majeures de 1975, les triptyques de Narval, de Bowery et de Palikao, qui mesurent chacun près de 2 mètres de haut par 4m50 de long. Des oeuvres spectaculaires à la hauteur de la création prolifique de cet artiste qui explora les tourments de l’âme humaine et les atrocités de la seconde guerre mondiale avec force et virtuosité.

DADO, TRIPTYQUE D'HÉROUVAL, 1972 PHOTO : ATELIER DEMOULIN © FONDS DE L'ABBAYE D'AUBERIVE © ADAGP, Paris 2015

Pour réunir ce corpus d’œuvres emblématiques, Alexia Volot a fait appel à la collection de l’abbaye mais aussi à la galerie Jaeger Bucher, à la Maison Rouge ainsi qu’à plusieurs collectionneurs. « Les contacts avec les collectionneurs se sont faits grâce à la famille de Dado : sa fille, Amarante Szidon et son mari, qui a créé le site de l’anti musée virtuel de Dado. Ils m’ont donné leur complète adhésion et ont collaboré à l’exposition », se réjouit Alexia Volot.

L’accrochage conçu de façon chronologique et transversal accueille, au rez de chaussée de l’abbaye, les peintures imposantes de l’artiste - dont les fameux triptyques - mais aussi plusieurs sculptures.

Des sculptures qui furent réalisées en partie à la suite d’un événement tragique : l’incendie de son atelier en 1988. C’est à partir des débris retrouvés que Dado réalisa ses œuvres avant de les couler en bronze pour assurer leur pérennité. Au premier étage, le visiteur pourra admirer l’esprit d’un cabinet graphique de Dado, symbole de la créativité foisonnante de l’artiste.

DADO, MAYFAIR HOUSE, 1974, HUILE SUR BOIS, 250X125 PHOTO : ATELIER DEMOULIN © FONDS DE L'ABBAYE D'AUBERIVE © ADAGP, Paris 2015

L’exposition présente des collages exceptionnels comme Le Boucher de Saint- Nicolas (1974) Mayfair House (1975) ou Atlas de Dermatologie (1975) ainsi que de nombreux dessins et gravures. Pour prolonger la visite, l’abbaye présente en parallèle une sélection de ses dernières acquisitions avec une vingtaine d’oeuvres signées Paul Rebeyrolle, Ernest Pignon-Ernest, Gao Xingjian, Myriam Mihindou, José Garcia Tella ou Du Zhenjun. Avec comme fil directeur « L’homme et les vicissitudes de l’âme humaine », cette exposition rend hommage aux thèmes de prédilection de Dado.

 

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