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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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"In Situ" : quand l'art contemporain dialogue avec le patrimoine

Publié le : 13 Juillet 2015
La 4ème édition de "In Situ Patrimoine et art contemporain", manifestation estivale se déroulant dans la région Languedoc-Roussillon, portée par l’association Le Passe muraille, aura lieu jusqu'au 20 septembre 2015. Forte du succès de ses précédentes éditions, elle élargit son champ d’action et rayonne cette année sur 11 sites, tous classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques, de 4 départements : l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-orientales et désormais le Gard.

Cet événement établit un dialogue entre l’architecture patrimoniale et l’art contemporain. Permettant de valoriser le patrimoine de manière originale par la création artistique contemporaine, certains sites présentant notamment des oeuvres inédites spécialement produites pour l’occasion, réalisées in situ. Les installations, souvent spectaculaires, sont éphémères et adaptées à l’esprit des lieux.

Certains de ces monuments connaissent une forte fréquentation durant la période estivale et reçoivent plus de 150 000 visiteurs, comme l’abbaye de Gellone à saint-Guilhem-le-Désert ou le palais des archevêques à Narbonne. Des parcours sur mesure, « circuits » de découvertes, sont ainsi organisés. Ils permettent d’orienter le public vers des monuments moins célèbres, mais tout aussi importants dans l’histoire régionale, tels que l’église saint-Étienne d’Issensac à Brissac ou le prieuré de Marcevol à Arboussols.

Chaque intervention artistique fait l’objet d’une réflexion approfondie sur le site concerné, son histoire, son architecture et son environnement. L’implication des artistes est à la hauteur de l’exigence des gestionnaires des lieux. Afin de sensibiliser le public au dialogue entre le patrimoine et l’art contemporain, un important travail de médiation est réalisé. Des médiateurs sont notamment affectés à chacun des sites aux mois de juillet et août.

Quelques installations de la programmation 2015…

Abbaye de Gellone

L’abbaye de Gellone est une abbaye bénédictine fondée en 804. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques mais elle est également inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de saint- Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998. Le cloître a été démantelé et ne possède plus que deux galeries. Les sculptures du cloître vendues en 1906 à George Grey barnard, se trouvent aujourd’hui au musée the Cloisters de New York. Quelques pièces sont conservées à la société archéologique de montpellier et au musée de l’abbaye de Gellone. Une communauté de religieuses est toujours présente sur place.

 

Abbaye de Gellone © marc Kérignard - région Languedoc-roussillon, inventaire général 2013.

Johan Creten investit le cloître de l’abbaye, en choisissant d’y installer deux grandes sculptures récentes en bronze. Pliny’s sorrow « sur la colonne », sculpture de 2011, représente une forme d’oiseau, aussi inquiet qu’inquiétant. Ce monolithe totémique, à la fois héroïque et mélancolique, illustre une menace diffuse. La seconde sculpture, massu i, date de 2013. Ce totem noir en bronze suggère autant un tronc sommairement équarri qu’une sorte de masse d’arme, dont le pouvoir de nuisance serait augmenté par les aspérités, ou plus simplement une colonne sans fin. Ces deux oeuvres occupent le bassin et le jardin, proposant un dialogue avec l’architecture romane de ce cloître. 

A gauche : Pliny’s sorrow, « sur la colonne », 2011, bronze, 191 x 110 x 43 cm,  COURTOISIE GALERIE ALMINE RECH. © ADAGP, Paris 2015. 
A droite : Massu i (petite version), 2013, bronze coulé, cire perdue, 300 x 19 x 19 cM, Courtoisie galerie almine rech © ADAGP, PARIS 2015.

Hôtel Flottes de Sébasan

Au carrefour des plages du Bas Languedoc et de l’arrière-pays de l’Hérault, Pézenas a hérité de son passé d’un riche patrimoine. Écrin de demeures de la fin du moyen-Âge et de nombreux hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, son centre historique a été un des premiers secteurs sauvegardés par la loi Malraux en 1965, permettant une restauration qualitative de nombreux édifices. La construction primitive de l’hôtel Flottes de Sébasan, au cours du XVIe siècle, et à partir d’un édifice préexistant, peut être attribuée à Robert de Gleizes qui possède l’immeuble en 1518.

Hôtel Flottes de Sébasan © Le Passe muraille

S’inscrivant dans la tradition des Vanités et de l’histoire de l’art, Vanitas a été imaginée en 2007 pour la Ville de Rodez avant d’être régulièrement modifiée et augmentée à chaque nouvelle présentation, une sorte de work in progress. Vanitas met en scène un grand cerf naturalisé à l’agonie. On voit cet animal mythologique rendu vulnérable par la démesure de ses bois, dévoré par de minuscules insectes. L’installation de Ghyslain Bertholon est scénarisée comme un drame initiatique, dans la pénombre d’une salle voûtée d’un hôtel du XVIIe siècle.. La figure animale, telle qu’elle est représentée dans ses oeuvres, devient la forme tragique ou caustique de son langage.

Vanitas, 2007, mouches et cerf naturalisés, bois de cerf, résine et bois laqués, Dimension totale de l’installation : 12 mètres © Co-production Centre des monuments nationaux / Courtoisie school Gallery Paris

Palais des archevêques - Narbonne

L’ancien palais des archevêques, qui se signale par plusieurs tours comprend le palais Vieux, d’origine romane, et le palais Neuf, de style gothique, remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’appuie sur la première enceinte de Narbonne, à l’arrière de laquelle s’étend le jardin de l’archevêché. Depuis le XIXe siècle, il accueille l’hôtel de ville, le musée d’art et le musée archéologique.

Palais des archevêques - Narbonne © Laurie biral

Les installations de Rainer Gross, en particulier dans des sites patrimoniaux se présentent comme des structures éphémères aux formes fluides et graphiques. Elles sont presque exclusivement constituées par l’assemblage de centaines de lattes de bois, permettant de s’adapter avec une extrême souplesse aux caractéristiques architecturales des monuments et d’en rehausser les qualités formelles par les rapprochements visuels que développe le dessin à la fois aérien et matériel des lattes de bois. Grâce à cet assemblage de lattes, dont le processus reste reconnaissable, les installations de Rainer Gross suscitent une impression de « monumentalité » répondant à celle du lieu qui les accueille. Par leur dimension comme par leur forme, ces œuvres sont ressenties physiquement et émotionnellement.

2100, 2015, installation sculpturale en lattes de peuplier noircies - 95 m de longueur totale, © Le Passe muraille

Abbaye de Fontfroide – Narbonne

Fondée en 1093 par des moines bénédictins, Fontfroide se rattache en 1145 à l’ordre de Cîteaux et devient rapidement une des plus puissantes abbayes cisterciennes de la Chrétienté. L’abbaye est classée à partir de 1862 au titre des monuments historiques. Fontfroide est un ensemble monastique magnifiquement conservé. De vastes jardins en terrasses ont été implantés à Fontfroide au XVIIe siècle par la famille italienne des Frégose. Entièrement restaurés, ces jardins sont classés aujourd’hui « Jardin remarquable » et ont obtenu le Prix Pictet.

Abbaye de Fontfroide – Narbonne © Le Passe muraille

Le titre de l’œuvre de Ghyslain Bertholon est la contraction d’une intention scientifique et d’une forme fantastique, absurde et spontanée. Depuis 2003, date de création de ses premières Poézies, Ghyslain Bertholon use régulièrement de la rhétorique animale pour interpréter travers et paradoxes de ses contemporains. On verra donc la tête et les pattes d’une énorme taupe en bronze émerger d’un tumulus de 20 tonnes de terre. Taupologie fait irruption au sens propre et figuré dans la cour Louis XIV de l’abbaye de Fontfroide, bousculant les codes et les plates-bandes de ce monument historique, figé dans un état de conservation exceptionnel.

Taupologie de Fontfroide, 2015, bronze et terre, Hauteur 180 cm / diamètre 400 cm
Fondeur : David de Gourcuff © Ghyslain Bertholon

Informations pratiques :

In Situ 2015 Patrimoine et art contemporain
Du 28 mai au 20 septembre 2015
Un itinéraire d’exception en Languedoc-Roussillon
11 sites patrimoniaux – 10 artistes contemporains

4, avenue de l'Europe
Z.A La Plaine
34830 Clapiers

Tél. : 04 67 06 96 04
accueil@lepassemuraille.org

www.patrimoineetartcontemporain.com

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