Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

« Noli me tangere ! »

Publié le : 2 Avril 2018
Timoteo Viti est un peintre bolonais dont l’oeuvre se déploie sur la fin du XVe et les premières décennies du XVIe siècle. Il connaîtra, au cours de sa carrière, les influences stylistiques de la manière douce de Lucas Signorelli ainsi que de Raphaël. C’est pour répondre à la commande de la confraternité de Saint Michel pour un autel de leur église du Saint Ange à Cagli que Timoteo Viti composa ce "Noli me tangere" unique.

Timoteo Viti, Noli me tangere, Cagli, église san'angelo minore, 1512-1513

Présentation

Peint entre 1512 et 1513, le Noli me tangere de Cagli est probablement l’un des chefs-d’oeuvre de l’artiste.

Insérés dans une construction complexe, on reconnaît aisément le Christ et Marie Madeleine au second plan. Agenouillée, Madeleine indique de sa main droite les huiles avec lesquelles elle voulait enduire le corps de son défunt Maître, tandis qu’elle tente, de sa main gauche, de se saisir de son Seigneur revenu à la vie. De son côté, Jésus recule et arrête le geste de la sainte femme en lui opposant sa main droite : « Ne me touche pas, je ne suis pas encore monté vers mon Père » (ce que signifie "noli me tangere") (Jn 20, 17).

Au premier plan, le peintre insère deux figures absentes du récit biblique. A gauche, saint Michel est représenté en train terrasser un monstre, incarnation du mal. Dans sa main gauche, il tient la balance de la Pesée des âmes qui lui permettra de déterminer, lors du Jugement Dernier, qui, parmi les hommes, mérite sa place au Paradis. A droite, saint Antoine, reconnaissable à la présence du cochon, nous regarde tout en faisant le geste de la bénédiction.

Au-delà de la référence faite, à travers Saint Michel, de la confraternité éponyme à l’origine de la commande, la présence de ce dernier sert un discours théologique. En se sacrifiant, le Christ efface la faute originelle et sauve l’humanité : pour l’homme, le salut est désormais possible. Et, qui mieux que Marie Madeleine pourrait exprimer cet espoir de rédemption ? Pécheresse dans son passé, elle devint l’apôtre des apôtres et fut la première qui eut le privilège de contempler le Seigneur après sa Résurrection. Elle incarne justement pour le fidèle cet espoir de rédemption et de victoire sur le péché. Ce combat entre le bien et le mal, s’il est ostensiblement matérialisé par le triomphe de saint Michel sur le dragon, il l’est plus discrètement par saint Antoine. En effet, à l’image du Christ, le saint connu de nombreuses tentations dans le désert, mais celui-ci, fort en son coeur de la foi qu’il avait en l’amour de Dieu, résista aux visions enchanteresses.

Toutefois, il faut remarquer que l’archange et saint Antoine sont séparés de Marie et du Seigneur par une arche en ruine. Fréquentes à cette époque, les ruines sont souvent utilisées dans la peinture religieuse comme un symbole de la chute du monde païen et du polythéisme, vaincu par l’Eglise et la foi en un Dieu unique.

Avec ce procédé, le peintre sépare l’espace narratif de l’espace symbolique, et confère à ce Noli me tangere une portée eschatologique forte.

Clara Zajdela, étudiante en histoire de l'art

Extrait de la Bible

Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

(Jean 20, 11-18)

Ajouter un commentaire

Vous pouvez ajouter un commentaire en complétant le formulaire ci-dessous. Le format doit être plain text. Les commentaires sont modérés.

Question: 4 + 4 ?
Your answer:
Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter