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L'apparition du Christ aux saintes femmes

Publié le : 4 Avril 2018
Vincenzo Campi fut le cadet de trois frères qui s’illustrèrent dans l’art de la peinture. Actif dans les dernières décennies du XVIe siècle, il reçut de nombreuses commandes de l’Eglise, notamment pour des maîtres-autels. Si l’origine de "L’Apparition du Christ aux trois Marie" demeure aujourd’hui mystérieuse, il est plus que probable qu’elle fut commandée au peintre comme décor pour une église.

Vincenzo Campi, Apparition du Christ aux trois Maries, ca. 1577, Huile sur toile, 145 x 195 cm, Brescia, Scuola de Santa Maria della Pace

Présentation

L’épisode évangélique de l’apparition du Christ aux trois Marie est relativement peu représenté dans l’histoire de la peinture. Les artistes et leurs commanditaires lui privilégient d’autres apparitions miraculeuses du Christ telles que Noli me tangere ou encore le repas à Emmaüs.

La proposition que nous fait ici Vincenzo Campi est facilement lisible et s’inscrit dans la tradition picturale du thème : le Christ se tient debout tandis que les saintes femmes s’agenouillent pour lui rendre hommage.

L’identité de ces trois femmes reste relativement floue dans la mesure où les informations qui nous sont fournies dans les Evangiles divergent. L’apparition du Christ aux saintes femmes n’est, à proprement parler, que présente dans l’Evangile de Matthieu. Il est le seul à relater cette rencontre entre le Seigneur et les Marie. Toutefois, il ne nous parle pas de trois Marie mais seulement de deux : Marie-Madeleine et « l’autre Marie » (Mt 28, 1-10). Marc et Luc parlent bien, l’un et l’autre, de trois femmes allant au tombeau du Seigneur, mais ne s’accordent pas sur leur identité : Marc précise qu’il s’agit de Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé (Mc 16, 1-7) tandis que Luc nous apprend que c’est Jeanne, et non Salomé, qui accompagne les deux premières (Lc 24, 1-8). D’autre part, aucun de ces deux évangélistes ne mentionne la rencontre de ces femmes avec le Christ en personne, ils nous apprennent que ces dernières conversèrent avec des anges.

C’est donc plus à une tradition exégétique établie qu’au récit biblique lui-même que l’on doit la présence de cet épisode dans les arts figuratifs. Selon la tradition donc, il faut reconnaître dans ces femmes les trois Marie que sont Marie-Madeleine, Marie-Cléophas (qui n’est autre que Marie mère de Jacques) et Marie-Salomé.

S’il est difficile de distinguer Marie-Cléophas de Marie-Salomé parmi les deux saintes femmes à gauche de la composition, Marie Madeleine est quant à elle facilement reconnaissable. Vêtue d’un habit nettement plus riche que les deux autres, la sainte avance sa main pour toucher le pied du Seigneur. Ce contact physique entre la Madeleine et le Christ est d’autant plus remarquable qu’il lui fut auparavant refusé. En effet, lorsque le Christ, lors de sa toute première apparition, se montra à Marie-Madeleine seule, il refusa de se laisser toucher par elle. Ce qui pourrait passer pour une incohérence prend en fait tout son sens à la lumière du 246ème sermon sur la semaine de Pâques de saint Augustin.

Le père de l'Eglise nous explique que, devant le tombeau du Christ, Marie-Madeleine pleurait l’homme mort sur la croix et c’est de ce même homme qu’elle voulut se saisir. Son geste, expression de son amour charnel, tendait à reproduire ceux qu’elle avait eu l’honneur de prodiguer au Seigneur durant sa vie terrestre. Or, le Christ n’entend plus se laisser toucher physiquement mais seulement spirituellement, et c’est au son de sa voix que la sainte le reconnut, le touchant alors non pas avec ses mains mais avec son coeur. Ainsi, lors de son apparition aux Marie, c’est parce que Madeleine avait déjà en elle la foi que le Christ autorisa ce contact qu’il avait auparavant refusé.

 

Clara Zajdela, étudiante en histoire de l'art

Extrait de la Bible

Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. 

L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. 

Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

 

Mt 28, 1-10

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