Spectacles et installations artistiques : Beauvais se met à l’heure d’été !

L’architecture mise en lumière du 13 juin au 21 septembre

Cette première initiative se conjugue au pluriel. Il s’agit de deux œuvres du collectif Skertzò  présentées à la tombée de la nuit dans deux lieux essentiels de la ville de Beauvais : La Cathédrale Saint Pierre et la Galerie Nationale de la tapisserie. Tous les week-ends, jusqu’au 21 septembre Skertzò illumine les ombres de la ville par un spectacle de son et lumière grandeur nature.

Le premier spectacle, Cathédrale Infinie, parcourt de manière poétique, musicale et lumineuse l’histoire unique de la ville de Beauvais, entre destruction et espoir. Projeté sur le fronton sud de la cathédrale qui s’élance à 65 mètres de haut, Cathédrale Infinie redonne vie aux pierres, aux sculptures, aux vitraux… En utilisant comme support ce chef-d’œuvre de l’architecture religieuse, qui a jalonné l’histoire en surplombant la ville, Skertzò révèle au gré des jeux de lumière les moindres détails tels que les vantaux sculptés, les colonnettes déliées, ou les frises fleurdelisées.

Des statues numériques viennent animer les niches qui abritaient des personnages sculptés détruits au moment de la Révolution. D’illusions en trompe-l’œil, la narration débute par une série de vagues ascendantes courant le long de l’édifice avant de se perdre dans la nuit, images du rêve des bâtisseurs qui, plus de trois siècles durant, ont la volonté de défier les lois de l’attraction pour doter la chrétienté du plus haut édifice jamais construit. Réécrite en traits de lumière, l’architecture se dessine avant que de fissures en écroulements, elle ne vacille. Léchée par les flammes, elle résiste cependant.  En 1573, avec l’effondrement de la flèche qui culmine alors à 110 mètres de hauteur, le rêve de grandeur s’achève et avec lui, l’âge d’or des cathédrales et de leurs chantiers faramineux.  D’autres incendies seront déclarés, d’autres dangers écartés, mais, désormais apaisé, le temps de la cathédrale semble avoir gagné l’éternité. Celle de la cathédrale infinie…

« Beauvais, une ville inspirante par son côté phénix qui, sans arrêt, se reconstruit et dont les ruines, même modernes, expriment la beauté romantique. » Hélène Richard, membre de Skertzò

Le deuxième spectacle, Horizons imaginaires, dévoile sur la façade de la Galerie nationale de Tapisserie les gestes du lissier et l’action des fils. Comme une réminiscence forte de l’influence de la manufacture sur l’évolution de la ville. 

Une sculpture en 3D déployée en 3 lieux : l’œuvre du « Cabanon Vertical » du 17 mai au 30 septembre.

Une des autres initiatives proposées se décline sur différents espaces disséminés dans la cité. Ce sont trois œuvres qui cherchent à provoquer un regard nouveau sur la ville. Créées par le collectif  du Cabanon Vertical, celui-ci cherche à créer un dialogue entre des œuvres contemporaines et des lieux chargés d’histoire. Le principe est le suivant : de l’organisation spatiale d’une chapelle (clocher, nef et transept) est née une forme. Cette même forme initiale se déploie en  trois objets qui, selon leur orientation et leur implantation, se transforment et changent d’identité : Une architecture insérée dans la chapelle de la Maladrerie Saint- Lazare, une sculpture sur le parvis de la cathédrale Saint-Pierre, et un mobilier urbain dans le quartier Saint-Jean. Les œuvres ont pour but d’agir comme élément révélateur offrant ainsi une lecture inédite du territoire urbain. Elles soulignent un détail pour le projeter aux dimensions de la ville en mouvement.

Pour la chapelle de la Maladrerie Saint Lazare, les artistes cherchent à transcender la mémoire du lieu. Au XIIème siècle, la léproserie de la Maladrerie Saint Lazare accueillait les malades et les plaçait en quarantaine. Seule la chapelle établissait un lien entre les reclus et les personnes valides. Tous suivaient le même office, mais sans se voir, séparés par des partitions de bois. Comme une réminiscence de cette histoire, l’œuvre présentée est une structure en bois qui renferme la chapelle sur elle-même, symbolisant à travers des matériaux de textures et de couleurs différentes, l’entrée pour les gens sains et celle pour les malades.

Cette microarchitecture gagne aussi le parvis de la cathédrale Saint Pierre. Compactée, ses dimensions se réduisent. Elle devient un objet sculptural et ornemental posé au cœur de la ville. L’identité de l’œuvre renvoie, ici, à celle du site. Elle en illustre le propos architectural par sa forme et suggère le geste de bâtir par sa construction en voliges de bois.

C’est dans le quartier Saint Jean que l’on retrouve la troisième déclinaison de cette microarchitecture. L’objet se pose sur une pelouse dans laquelle il s’enfonce en partie. Dans ce lieu en attente, un peu disparate, entouré de chantiers de construction et de rénovation urbaine, il s’adresse aux habitants du quartier. Son statut évolue. De l’architecture à la sculpture, il prend les dimensions d’un élément de mobilier urbain. Ici, le Cabanon Vertical fait croiser son projet artistique avec la question de l’usage en tentant d’approcher et de sensibiliser les habitants avec un objet à conquérir, puis à utiliser.

La Ville de Beauvais profite de l’été pour offrir une vision plurielle de la cité aux regards curieux de ceux qui s’y attardent!

Informations pratiques :
Skertzò : La « Cathédrale infinie » et « Horizons imaginaires » : Du 13 juin au 21 septembre.
Spectacle gratuit. Représentations de 30 min, jouées 2 fois par soirée, à la nuit tombée les weekends
En juin et septembre, vendredi et samedi / En juillet et août, jeudi, vendredi et samedi
Parvis de la cathédrale et Galerie nationale de la tapisserie
skertzo.fr
Le Cabanon Vertical « Géométries variables » : du 17 mai au 30 septembre.
La Maladrerie Saint-Lazare / Jardins de la cathédrale Saint-Pierre /Quartier Saint-Jean
Accès libre tous les jours de 11h à 18h, sauf le lundi
cabanonvertical.com

Office de tourisme de l’agglomération de Beauvais : 1 rue Beauregard 60000 Beauvais
Tel. 03 44 15 30 30 / beauvais.fr
Le programme de l’été : beauvais.pdf