Cinéma : "Comme un avion" ou une envie de vacances !
Publié le : 10 Août 2015Dès le début du film les très gros plans nous plongent dans l’ambiance : un écran, de l’eau à perte de vue sur un simulateur, un homme concentré sur son écran dans une ambiance musicale. D’ailleurs chaque fois que cet homme, Michel le héros du film, se mettra à rêver, à voyager dans sa tête… à fuir son quotidien, la musique l’accompagne.
Michel rentre chez lui en démarrant sa moto comme s’il devait piloter un avion. La caméra le suit en surplomb comme si le voyage était long et que la moto décollait. Le choc sera d’autant plus brutal en ouvrant la porte de son appartement et se retrouvant face à tous les invités qui ont préparé une surprise.
Ce film est vraiment construit. Les premières paroles échangées se retrouveront en écho plus tard dans le film. Plusieurs scènes ou gestes se répondent et la place du corps est prégnante chaque fois que notre homme peut « s’échapper ». Comme il nous fait participer à sa réflexion en parlant tout seul à haute voix, nous profitons de l’humour et l’ironie de biens des situations. Et les monologues sont souvent d’une grande profondeur.
La première moitié du film relate les préparatifs de l’escapade de Michel qui se prend de passion pour le kayak au fuselage similaire à un avion. Même s’il s’installe sur le toit de l’immeuble et s’il lui suffit d’être assis dans la carcasse du navire, il prépare tout en détail avec la précision des castors junior dont le manuel reste une valeur sûre pour l’aventurier qu’il voudrait être. Le zeste de folie participe à l’humour de ces scènes. Il assouvit sa passion en achetant tout le matériel de voyage miniaturisé pour que le kayak puisse tout contenir.
Sa femme découvre enfin tous les préparatifs et le pousse à larguer vraiment les amarres. Et la rêverie se poursuit pendant le voyage avec de belles prises de vue de la rivière, des échappées vers le ciel comme invitations à méditer.
La deuxième moitié du film relate le voyage quasi sur place et surtout les étapes. Michel profite de l’instant présent de façon très inventive et il n’y a pas besoin d’aller loin pour cela.
Voilà donc une drôle de manière de raconter la crise de la cinquantaine de cet homme qui observe la vie de manière drôle un peu décalée, un peu mélancolique aussi. On perd la notion de temps pour se retrouver comme hors du monde et ses soucis. Il s’agit d’une parenthèse aussi faite de plaisir, d’alcool…dont on ne sait pas jusqu’où elle le mènera. Mais cette parenthèse ouvre à un moment heureux, paisible, serein, et à des rencontres de personnages farfelus mais entiers. Un bon moment pour démarrer les vacances.
Anne Dagallier
Découvrez la bande-annonce du film ci-dessous !