Arnold Schönberg, peindre l'âme au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Publié le : 11 Octobre 2016
Ce qui frappe d’emblée dès le seuil de cette exposition, ce sont les visages et surtout les regards que nous montre Schönberg. La postérité ne retient presque toujours qu’un aspect de l’œuvre d’un créateur. Quand son œuvre est reconnue comme source d’un nouveau monde musical, seule l’image du créateur de sons, du professeur de composition, de l’inventeur du dodécaphonisme est restée dans les traités et histoires de la musique.
Cette exposition permet de découvrir la richesse d’une personnalité, la complexité de sa nature, les interactions entre une vie d’artiste et les évènements du monde.
L’exposition est organisé en six parties ainsi intitulées :
= Vienne, un renouveau artistique.
= Schönberg, Kandinsky, convergences et recherches esthétiques.
= A la recherche de l’œuvre d’art totale.
= Schönberg, le quotidien d’un compositeur.
= Judaïsme, identité politique.
= Autoportraits et visions.
Ce qui anime le musicien et peintre Schönberg comme le peintre et musicien Kandinsky, c’est bien la recherche de la vérité, tant celle de l’œuvre d’art elle-même que celle de l’homme dans son acte créateur comme dans ses œuvres. L’art ne tend pas si essentiellement à la beauté qu’à la vérité.
Cette exposition présente des pièces de toutes natures, manuscrits de lettres et de partitions, affiches de concerts, photos, dessins et peintures. L’un de ses grands intérêts est d’avoir réuni des documents et pièces de toutes origines (dont beaucoup ont été prêtées par les musées de Vienne), ce qui permet d’entrer dans une certaine intimité avec ces artistes.
Le cœur de cette manifestation est une galerie d’autoportraits fascinants et parfois inquiétants. Est-ce sa propre identité que Schönberg interroge ainsi ? Celle du musicien pas vraiment reconnu dans le monde musical viennois, celle de l’homme Schönberg dans son propre mystère, celle du Juif revenu à la religion de ses Pères en 1933, pétri de culture biblique dont ses œuvres font écho ? De longs extraits de l’opéra Moïse et Aaron sont présentés. On découvre l’engagement politique du compositeur à travers des textes d’une grande que l’on peut entendre dans une vidéo en fin de parcours.
De nombreuses institutions viennoises ont prêté des objets et documents de leurs collections, qui n’ont encore jamais été présentés à Paris : ce n’est pas un des moindres intérêts de cette exposition.
Ce qui anime Schönberg autant que Kandinsky, c’est bien « la Vérité de l’art » mots qu’avait choisis le philosophe Raymond Court comme titre de l’un de ses livres.
« Le tableau est une expression extérieure d’une impression intérieure sous une forme picturale…
Puisse le ‘’destin’’ ne pas détourner notre oreille de la voix de l’âme. » Vassily Kandinsky.
Emmanuel Bellanger tient le Blog de Narthex "Ils ont des oreilles, qu'ils entendent" dédié à la musique
Informations pratiques
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ)
Exposition : Arnold Schönberg. Peindre l’âme
Du 28 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Hôtel Saint-Aignan
71 rue du Temple
75003 Paris