The Black Country, une exposition de photographies de Brian Griffin aux Bernardins (Paris)

Le Collège des Bernardins poursuit sa volonté de dialogue culturel en invitant des artistes contemporains à investir ses lieux. Selon les responsables de l’institution, l’ambition des expositions d’art contemporain est de privilégier la relation sensible et personnelle aux œuvres et à l’échange : « Il s’agit d’offrir aux visiteurs la possibilité d’une « rencontre », de vivre une expérience spirituelle, de faire la découverte émotionnelle d’une œuvre, de la force de sa présence qui peut entrer en résonance avec chacun et ouvrir le chemin d’une réflexion plus personnelle… Puis de favoriser l’échange autour de l’œuvre, de croiser les regards et les sensibilités ».

Woman Chainmaker 

C’est dans cette volonté d’expérience sensible et de rencontre qu’a été conçue l’exposition de Brian Griffin : The Black Country. L’artiste britannique soulève la question de l’homme et de son humanité à travers une série de « portraits » de travailleurs de la région du Black Country. Cette région est située dans l’ensemble urbain des West Midlands, au nord et à l’ouest de Birmingham et à l’ouest et l’est de Wolverhampton. A partir de la fin du XIXe siècle, cette région est devenue l’une des plus intensément industrialisées du pays. Les mines de charbon du Sud Staffordshire, la cokéfaction du charbon ainsi que les fonderies de fer et les aciéries alimentées au charbon local produisaient un niveau de pollution de l’air quasi inégalé sur la planète. Brian Griffin est né en 1948 à Birmingham dans ce Black Country, il y a grandi et travaillé jusque dans les années 1970.

My mother (Edith Griffin) 

L’ensemble des photographies exposées aux Bernardins nous livre le regard personnel de l’artiste sur ce milieu difficile qu’il a bien connu. Brian Griffin souhaite recréer ce monde uni autour des usines et du travail, les ouvriers comme les dirigeants, les habitants, dans le quotidien de leur vie, magnifiés par la photographie. Au-delà de l’exemple spécifique du Black Country, les œuvres de Griffin portent en elles un message universel, celui des travailleurs de tous les pays. Quel est le rôle du travail dans notre vie quotidienne ? Quelle influence a-t-il sur notre épanouissement personnel ? L’art peut-il transcender les émotions, les enjeux qui sont partie prenante du monde du travail ? Enfin, la spiritualité a-t-elle sa place au travail ?

Les clichés de Brian Griffin nous interrogent sur notre propre condition de travailleur, celui ou celle que nous sommes, celui ou celle que nous avons été… Les photographies sont exposées dans l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, l’atmosphère spirituelle ambiante les transcende. Sans être une chapelle, la sacristie se voit ainsi saisie par un appel à porter les hommes et femmes qui subissent la rudesse du travail vers le haut…

Jane meeting a 1960 hero

« Cette exposition montre comment il est possible, à travers une forme d’art choisie, d’ouvrir son cœur, de se dévoiler. J’ai passé une grande partie de mon enfance dans les chapelles et les églises car j’étais enfant de chœur. C’est pourquoi les images créées pour cette exposition sont sans aucun doute imprégnées de l’iconographie chrétienne […] C’est une chance formidable pour moi d’explorer ma construction intérieure, et je pense que le fait que cette exposition me soit proposée par le Collège des Bernardins en France, me permet d’aborder ce projet sur mon pays avec une émotion plus retenue.» Brian Griffin, à propos du projet « The Black Country »

Informations pratiques :

Exposition du 19 novembre 2010 au 23 janvier 2011
Ancienne sacristie du Collège des Bernardins

Collège des Bernardins
20 rue de Poissy
75005 Paris

Métro : Maubert-Mutualité, Cardinal Lemoine, Jussieu
Bus : 24, 47, 63, 67, 86, 87, 89

Informations :
01 53 10 74 44

contact@collegedesbernardins.fr
www.collegedesbernardins.fr

Exposition en entrée libre

Horaires d’ouverture de l’exposition, du 19 novembre 2010 au 23 janvier 2011 :
- du lundi au samedi : de 10h à 18h
- le dimanche et les jours fériés : de 14h à 18h
Fermé entre le 25 décembre 2010 et le 2 janvier 2011 inclus.

Illustrations des Unes de l'article : Grande vignette : Boro Foundry