Aller au contenu. | Aller à la navigation

Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

Bonjour, notre site va bénéficier d’une refonte dans les prochains mois. L’activité de Narthex est actuellement réduite. Nous vous remercions de votre compréhension.

Les arts en France autour de 1500 : une exposition d'envergure au Grand Palais (Paris)

Publié le : 14 Octobre 2010
L'art de la fin du Moyen Âge nous a laissé des oeuvres d'art majeures comme certains châteaux de la Loire, des tapisseries monumentales, des émaux peints, des manuscrits.... Pourtant cette période ne fut pas la plus étudiée par les historiens de l'art. L'exposition « France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance » entend faire connaître au grand public les richesses de cette époque, charnière pour les arts. Elle est à découvrir jusqu'au 10 janvier 2011 aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris.

L’exposition « France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance » explore les richesses artistiques sous les règnes successifs de Charles VIII (1483-1498) et de Louis XII (1498-1515) ayant pour dénominateur commun la personnalité d’Anne de Bretagne, épouse de ces deux rois.

La Guerre de Cent Ans s’est achevée sous les règnes de leurs prédécesseurs Charles VII et Louis XI, la fin du XVème siècle est donc une époque de reprise économique et de croissance démographique importante. De plus, l’ambition territoriale, notamment en Italie, est un fil conducteur de la politique étrangère de Charles VIII et de Louis XII.

Mise au tombeau, Jean Bourdichon, avant 1488, huile sur bois, Gonesse, église St-Pierre © Conseil général du Val d’Oise – CAOA – Photo : Armelle Maugin

Le contexte historique est donc favorable à une certaine effervescence artistique. Des foyers majeurs vont apparaître dans plusieurs régions de France, notamment grâce au récent développement de l’imprimerie. En effet, Paris accueille sa première presse en 1470 au sein de l’université de la Sorbonne. Peu après les imprimeurs s’installent à Lyon, Toulouse, Rouen et Poitiers mobilisant ainsi plusieurs métiers (peintres, enlumineurs, doreurs…) liés à la production de livres illustrés. Les ouvrages très luxueux sont imprimés sur vélin et décorés par les plus célèbres enlumineurs de l’époque. Certains d’entre eux ayant appartenus à Charles VIII sont présentés à l’exposition « France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance ». Les livres d’heures manuscrits sont également une démonstration des savoir-faire des artistes de l’époque tel Jean d’Ypres qui a réalisé le décor des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne.

Jean Marot, Le voyage de Gênes, Gênes s'inclinant devant la Raison, enluminé par Jean Bourdichon, vers 1508, enluminure sur parchemin,Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits © BnF

L’exposition propose aux visiteurs d’admirer des exemples de « médailles », tradition artistique issue de la Renaissance italienne et qui est adoptée en France autour de 1500. L’art du vitrail démontre les particularités et les innovations régionales, on peut citer la Normandie avec les vitraux conservés de la cathédrale d’Evreux ou la région troyenne qui possède des ensembles de vitraux exécutés entre 1490 et 1530.

Saint Adrien, vers 1510, vitrail, Louviers, Eglise Notre-Dame © cliché Inventaire général Haute-Normandie / Thierry Leroy
 

L’art du tissage reste une activité artistique fondamentale à la fin du XVème siècle, les modèles sont principalement donnés par les peintres de métier et le tissage est effectué dans le Nord de la France et à Paris. La plus célèbre tapisserie de l’époque est La Dame à la licorne, conservée au Musée de Cluny, et dont on pense que les modèles sont tirés du manuscrit des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne peint par Jean d’Ypres.

Pénélope, fragment d’une tenture des Femmes vertueuses Groupe du Maître d’Anne de Bretagne (Jean d’Ypres ?) après 1480 (vers 1500 ?) fils de laine et soie, Boston, Museum of Fine Arts, Maria Antoinette Evans Fund © Museum of Fine Arts, Boston

Une autre tradition artistique se renouvèle autour de 1500 à Limoges : il s’agit des émaux peints. La tradition de l’émail est pratiquée du XIIème au XIVème siècle à Limoges avec l’émail champlevé. Une nouvelle technique d’email peint est mis au point à la fin du XVème siècle. L’exposition en présente quelques exemples significatifs dont un très beau diptyque du Christ et de la Vierge qui est mis en regard d’un diptyque peint sur bois représentant le même sujet.

Vierge de Douleur, Vers 1500, émail peint sur cuivre, Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art © service presse Rmn/ Jean-Gilles Berizzi

Grâce au prêt de plus de 200 œuvres magistrales et bénéficiant d’études récentes, l’exposition permet de brosser un tableau plus juste de ce moment où la France se trouve à la croisée de nombreux chemins, tout en interrogeant les notions de tradition et de mouvement, de continuité et de rupture. Les œuvres des plus grands peintres de la période font l'objet de quelques regroupements exceptionnels, ainsi par exemple des tableaux du Maître de Moulins, alias Jean Hey, le peintre « français » le plus célèbre de cette époque, Vénus de Chicago, Munich, Bruxelles, Autun ou Paris. La sculpture est également très bien représentée avec les différentes influences et particularités régionales dont elle était l’objet à l’époque.

Concernant les thèmes iconographiques, les œuvres d’art produites sous les règnes de Charles VIII et de Louis XII sont surtout des œuvres suscitées par la piété, et illustrant des scènes religieuses.

Notre-Dame de Grâce, vers 1470, calcaire polychromé, Toulouse, Musée des Augustins © Toulouse, Musée des Augustins/ Photo Daniel Martin

L’exposition se structure en trois axes majeurs qui mettent en valeur les richesses artistiques de cette période :

Des foyers et des artistes
Cette première section montre comment la rencontre entre amateurs d'art et artistes a été source de création. La France des années 1483-1515 se distingue par le nombre et la diversité des milieux artistiques fruits de ces rencontres, en une période où la capitale politique n'est pas la seule capitale culturelle mais où, au contraire, s'observe un foisonnement créatif dans tout le pays. Sans vouloir présenter un « tour de France » exhaustif, l'exposition met en lumière quelques foyers significatifs tels le Val de Loire, où séjournent les souverains, le Bourbonnais, stimulé par grands princes, la Normandie, la Champagne, le Languedoc … où commandes individuelles et collectives suscitent la création.

Thèmes et variations
Alors que la récente invention de l'imprimerie permet la diffusion d'images et de motifs ornementaux sur une échelle jusque là inédite, les créateurs s'expriment sur des supports récents ou nouveaux, tels le livre et l'image imprimés mais aussi la médaille ou encore l'émail peint. Des artistes polyvalents interviennent sur livres manuscrits et imprimés ; les mêmes modèles sont employés pour l'illustration des livres ou pour fournir les cartons destinés à vitraux ou tapisseries. La nouveauté ne se situe pas nécessairement là où nous l'attendrions : l’ornement gothique, à l’époque qualifié de « moderne », et celui issu des modèles de l’Antiquité romaine, qualifié d’« antique », connaissent l'un et l'autre le succès, et se côtoient parfois de façon surprenante.

Deux modernités dans le royaume de France
Cette dernière partie de l'exposition, conçue en crescendo, donne à voir la rencontre entre des hommes, des œuvres et des formes, certains puisant leurs racines localement, d'autres venus du nord ou du sud. Des artistes s'établissent en France ou y travaillent temporairement ; des œuvres sont importées, témoins de la vitalité de certaines productions, (ex. les retables anversois), mais aussi de l'intérêt des collectionneurs français. Regroupements et confrontations sont spectaculaires, tel celui des quatre panneaux du Maître de saint Gilles, partagés entre Londres et Washington. Quelques prêts exceptionnels du Louvre et de l'Art Institue de Chicago rappellent que le roi de France et son entourage avaient, avant 1515, acquis des œuvres de peintres nommés Andrea Solario, Baccio della Porta (Fra Bartolommeo) ou Léonard de Vinci.

L’Annonciation, Jean Hey, vers 1490-1495, huile sur bois, The Art Institute of Chicago, Mr. and Mrs. Matin A. Ryerson Collection, 1933 
© photography The Art Institute of Chicago 2010

Commissariat général :

Elisabeth Taburet-Delahaye, directeur du musée de Cluny - musée national du Moyen Âge ; Geneviève Bresc-Bautier, directeur du département des Sculptures du musée du Louvre ; Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen ; Martha Wolff, Eleanor Wood Prince Curator of European Painting and Sculpture before 1750, The Art Institute of Chicago

Autour de l’exposition :

Conférences :

Les rendez-vous du mercredi soir – auditorium entrée Champs-Elysées – 18h30

13 octobre : France 1500 entre Moyen Âge et Renaissance
Présenté par Elisabeth Taburet-Delahaye, directrice du musée de Cluny – musée national du
Moyen Age, Geneviève Bresc-Bautier, directrice du département des Sculptures du musée du
Louvre et Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen.

24 novembre : Anne de Bretagne, une reine « parfaite » ?
Par Didier Le Fur, historien, spécialiste du VIe siècle.

1er décembre : Les couleurs à l’aube des temps modernes
Par Michel Pastoureau, historien, archiviste paléographe et directeur d’études à l’Ecole
Pratique des hautes Etudes.

15 décembre : Structures flamboyantes et formes "antiques" : l'invention architecturale en France au début du XVIe siècle.
Par Jean Guillaume, professeur émérite, Université de Paris IV-Sorbonne.

5 janvier : Armes, armures et tactique en 1500, la révolution militaire.
Par Olivier Renaudeau, conservateur du Patrimoine, chef du département Ancien, musée de l’Armée, Paris.

Concert :

Samedi 8 janvier à 20h30 : Ensemble Entheos sous la direction de Benoît Damant

Ciné-midi :

Les rendez-vous du vendredi midi – auditorium entrée Champs-Elysées - 12h

vendredi 26 novembre : Le miracle des loups d’André Hunnebelle, 1961, avec Jean Marais, Rosanna Schiaffino, Roger Hanin, Jean-Louis Barrault, 1h30
Louis XI et Charles le Téméraire en grands costumes s’affrontent sans relâche dans ce film d’aventures haut en couleurs qui met en scène une imagerie médiévale sans complexe.

vendredi 3 décembre : Le métier des armes d’Ermanno Olmi, 2001, avec Hristo Jivkov, Sergio Grammatico, Dimitar Ratchkov, VO soustitrée en français, 1h40
Au début du XVI siècle, Jean de Médicis, 28 ans, est à la tête de l’armée papale durant la campagne menée contre les Lansquenets de Charles Quint. Un film sombre, entre guerre et religion, sur une période peu connue de l’histoire.

Sainte Marie l’Egyptienne vers 1490 (avant 1498) pierre (calcaire) et polychromie, Paris, église Saint-Germain l’Auxerrois, conservation des oeuvres d'art religieuses et civiles © Ville de Paris / COARC – Claire Pignol

Documentaires et fictions du 22 septembre au 24 janvier, entrée libre et gratuite

Les séances du jour – auditorium entrée Champs-Elysées

- Ô saisons, ô châteaux d’Agnès Varda, 1957, 20 min Lundi et dimanche à 14h
- Le château de Blois : histoire du porc-épic et de la salamandre de François Chatel, 1956, 30 min Archives INA Lundi à 15h30
- Anne de Bretagne, l’héritage impossible de Pierre-François Lebrun, 2009, 52 min Lundi à 17h et dimanche à 16h
- Sancta Capella. Les vitraux de la Sainte Chapelle des Ducs de Savoie de Georges Auzolat, 2002, 26 min Mercredi à 16h30
- Histoire du chevalier Bayard Archives INA de Vanessa Guillemot, 1982, 15 min Mercredi à 17h
- Le sens des sens : La Dame à la Licorne d’Alain Jaubert, Collection Palettes, 1996, 26 min Jeudi à 14h
- Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, 1942, avec Arletty, Alain Cuny, Jules Berry, 35 mm, 1h50 En l'an de grâce 1485, le Diable dépêche sur terre deux de ses créatures afin de désespérer les humains. Fantastiques, poétiques, merveilleusement interprétés, Les Visiteurs du soir, inventent un Moyen Age au présent, atypique, tout neuf et rutilant. Jeudi à 16h
- Le maître de Moulins de Jean Paul Carrère, 1970, 26 min Archives INA Vendredi à 15h30
- Charles Sterling, un chasseur dans la nuit médiévale de Richard Compans, 1993, 45 min Vendredi à 17h
- Le sourire et l’entrelacs : La Vierge, l’enfant Jésus et Sainte Anne de Léonard de Vinci d’Alain Jaubert, Collection Palettes, 1989, 26 min
- Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, 1956, avec Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Alain Cuny,35 mm, 1h55 Notre Dame de Paris 1482 : c’est pendant la dernière année du règne de Louis XI que Victor Hugo situe son roman. Comme tant d’œuvres illustres, c’est le roman de l’amour impossible et une formidable peinture de Paris au XVe siècle. Samedi à 18h
- La colombe et le serpent de Michel Farin, 1993, 4 x 26 min Au début du XVIe siècle, Jacques de Saint-Nectaire, abbé de la Chaise-Dieu au Royaume de France, a passé commande à un atelier de Flandre d’une tapisserie de 65 m de long pour le cœur de son abbaye. En quatre films, voici la tapisserie de la Chaise Dieu reconstituée dans toute sa fraîcheur originale. Dimanche à 18h, épisodes 1 et 2 semaines paires, épisodes 3 et 4 semaines impaires

Informations pratiques :

« France 1500 entre Moyen Âge et Renaissance »
6 octobre 2010 – 10 janvier 2011
Galeries nationales Grand Palais, entrée Clemenceau
Exposition organisée par la Rmn et l’Art Institute of Chicago, en collaboration avec le musée du Louvre, le musée de Cluny – musée national du Moyen Age et le musée national de la Renaissance, château d’Ecouen. Elle est réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. Elle sera présentée à l’Art Institute of Chicago, du 26 février au 30 mai 2011. L’exposition est réalisée avec le soutien exclusif de State Street.

Adresse : 3 avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris, entrée Clemenceau
Accès : M° L1 Champs-Elysées-Clemenceau
Renseignements : +33 (0)1 44 13 17 17 (serveur vocal) et www.rmn.fr 

Ouverture :
Tous les jours (sauf le mardi) de 10h00 à 20h00, nocturne le mercredi jusqu’à 22h.
Fermeture exceptionnelle à 18h00 le 24 et 31 décembre. Fermeture le 25 décembre.

Tarifs :
11 €, TR 8 € (13-25 ans, familles nombreuses, demandeurs d'emploi)
Gratuité pour les moins de 13 ans, les bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.
Les visiteurs de l’exposition bénéficient du tarif réduit aux musées de Cluny et Ecouen, sur présentation du billet d’entrée et ce durant toute la période de l’exposition.

La visite guidée :
Du 11 octobre 2010 au 10 janvier 2011, en salle, 1h30: les lundis, jeudis, vendredis et samedis à 15h00 et les mercredis à 15h30 et à 19h00(hors jours fériés).
TU : 16 €, abonné Sésame : 7 €

L’audioguide :
Disponible en français, anglais et espagnol,
Prix : 5 € sur place ou 3 € en téléchargement sur www.rmn.fr

La visite-atelier pour les enfants « Quelle époque épique! » (8-12 ans)
La visite–atelier dure 2h et se déroule en deux temps : une visite de l’exposition (durée 45 min) et un atelier pratique (durée 1h15)

Illustration des Une de l'article : Petite vignette : L’Annonciation, détail, Jean Hey, vers 1490-1495, huile sur bois, The Art Institute of Chicago, Mr. and Mrs. Matin A. Ryerson Collection, 1933 © photography The Art Institute of Chicago 2010 ; Grande vignette : Notre-Dame de Grâce, vers 1470, calcaire polychromé, Toulouse, Musée des Augustins © Toulouse, Musée des Augustins/ Photo Daniel Martin

Recherchez sur le site
Inscrivez-vous à la newsletter
A ne pas manquer Voir tout l’agenda