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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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« Les couleurs du ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle » au musée Carnavalet à Paris

Publié le : 11 Octobre 2012
Le musée Carnavalet, situé dans le quartier du Marais à Paris, présente jusqu'au 24 février 2013 une grande rétrospective sur la peinture religieuse parisienne au XVIIe siècle. Une belle occasion pour le public de découvrir de nombreux chefs-d'oeuvre méconnus. La visite se poursuivra in situ dans les églises parisiennes Saint-Eustache, Saint-Nicolas-des-Champs et Saint-Joseph-des-Carmes

L’exposition « Couleurs du ciel » du musée Carnavalet regroupe plus de cent vingt œuvres : tableaux, gravures et dessins préparatoires retracent l’histoire du grand siècle des décors des églises parisiennes. Les trois premières salles de l’exposition balayent tout le siècle et mettent en avant l’évolution stylistique de la peinture religieuse. Plusieurs salles mettent en valeur des programmes entiers de décorations comme l’abbaye du Val-de-Grâce ou l’église des Invalides. Une section présente les décors des oratoires privés des églises de Paris. Plus rare, le public découvre quelques éléments sur la tapisserie, art de l’image par excellence, qui fut l’un des principaux ornements dans les églises depuis le Moyen Âge et qui, à cause de la fragilité de son support, a pratiquement totalement disparu.

 

Louis Licherie de Beurie (1629-1687), Les neuf choeurs des Anges ou la hiérarchie céleste, Paris, église SaintÉtienne- du-Mont © COARC / Roger- Viollet

 

L’arrivée au pouvoir d’Henri IV, la promulgation de l’édit de Nantes (1598) et le redressement économique entamé par le Roi et son gouvernement vont être le point de départ d’un véritable essor des chantiers religieux à Paris. La ville augmente sa population dans les premières années du XVIIe siècle, les paroisses se multiplient et les nombreux chantiers de construction d’édifices religieux vont être l’occasion de décorations fastueuses. Mais c’est sous le règne de Louis XIII et d’Anne d’Autriche que les décors des églises parisiennes vont connaître leur « âge d’or ». La fin du siècle, sous Louis XIV, voit se raréfier les constructions d’églises mais de nombreux décors sont remis au goût du jour à partir de 1660 suscitant de nombreuses commandes de peintures dont beaucoup de retables.

 

Anonyme, Vue de l’intérieur de Notre-Dame avec le tabernacle du may, Fin du XVIIe siècle Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

 

Il est intéressant de souligner la provenance des tableaux présentés dans l’exposition. Plusieurs d’entre eux sont conservés dans des musées tel le musée Carnavalet ou les musées de Rouen et du Mans, d’autres sont issus de collections privées mais un nombre significatif de ces tableaux ont quitté provisoirement les murs de leurs églises pour être présentés dans cette exposition nettoyés et mis en lumière. L’un des intérêts principaux de cette exposition, au-delà de montrer l’évolution stylistique de la peinture religieuse du XVIIe siècle, est surtout de souligner que ces magnifiques œuvres ont été réalisées pour des édifices bien précis que sont les églises. Ces peintures font partie de l’âme du lieu et contribue à le magnifier. Beaucoup des peintures qui ornaient les églises au XVIIe siècle ont été confisquées lors de la Révolution tout comme le patrimoine matériel qui se trouvaient dans ces mêmes églises.

 

Simon Vouet (1590-1649), Jacques Sarrazin (1592-1660), Jean- Baptiste Robin (1734-1818), Maître-autel (vue générale) Paris, église Saint- Nicolas-des-Champs
©Emmanuel Michot /COARC/Roger-Viollet

 

Daniel Imbert, conservateur général du Patrimoine, Directeur de la Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles revient sur le propos scientifique de l’exposition dans les premières pages du catalogue : « Consacrer une exposition à la peinture religieuse telle qu’elle se présentait à Paris au XVIIe siècle pourrait bien être une gageure tant la Révolution, en transformant le tableau d’église en œuvre de musée, en a durablement changé le sens. Sur cette question essentielle de la signification de l’œuvre telle qu’elle se pose dans l’art religieux, le long travail de l’historien d’art, apparenté souvent à celui d’un archéologue, a permis progressivement de rendre à ce patrimoine sa pleine valeur culturelle et d’en percevoir, de façon de plus en plus fine, les articulations historiques et stylistique. On a davantage tardé, en revanche, à s’intéresser au grand mobilier d’autel, resté quelque fois in situ malgré les destructions révolutionnaires et qui, mettant en évidence la place et le rôle matériel joué par la peinture au sein même des édifices, fut également porteur de sens. C’est à se regard croisé qu’invite l’exposition qui a eu la chance, par ailleurs de pouvoir s’appuyer sur quelques ensembles anciens encore conservés à Paris et qui ont été spécialement restaurés et mis en valeur pour cette manifestation. »

Tout au long du XVIIe siècle, les plus grands peintres ont travaillé à la décoration des églises de Paris, de Georges Lallemant à Jean Jouvenet en passant par Nicolas Poussin, Simon Vouet, Philippe de Champaigne ou Charles Le Brun aucun ne manque ici à l’appel.

Simon Vouet est rappelé de Rome en 1627 par le pouvoir royal et durant la décennie qui va suivre il regroupe dans son atelier une génération d’artistes qui va développer une peinture religieuse empreinte d’une monumentalité lyrique jusque là inédite en France.

 

Simon Vouet (1590-1649), Adoration du nom divin par quatre saints, vers 1647 Paris, église Saint-Merry © COARC / Roger- Viollet

 

L’exposition montre au public le très beau tableau de Philippe de Champaigne Le Sommeil d’Elie, conservé au musée de Tessé au Mans. Philippe de Champaigne et son neveu Jean-Baptiste de Champaigne ont réalisé une grande partie de la décoration de l’église de l'Abbaye du Val-de-Grâce. Quatre des six tableaux réalisés par Philippe de Champaigne sont d’ailleurs toujours visibles dans l’église.

 

Philippe de Champaigne (1602-1674) Le sommeil d’Élie, Musée des Beaux Arts du Mans © Cliché Musées du Mans ; Conservation : Le Mans, Musée de Tessé

 

Le parcours de l’exposition bien découpé suit une logique chronologique et stylistique et développe quelques grandes thématiques liées à l’art religieux : importance et diversité des commanditaires (famille royale, confréries), étapes de la création (dessins préparatoires, réductions), intégration des décors dans l’architecture. Les tableaux de petits formats sont réunis sous des arcades qui recréent des espaces intimes comme de petits oratoires.

 

Vue de l'exposition © Mairie de Paris / COARC / Jean-Marc MOSER

 

Pour clore cette immersion dans la peinture religieuse du XVIIe siècle, le visiteur est invité à se rendre in situ dans les églises Saint-Eustache (Paris 4e), Saint-Joseph-des-Carmes (Paris 6e) et Saint-Nicolas-des-Champs (Paris 3e) toutes trois ayant fait l’objet de restaurations récentes pour l’occasion.

Cette exposition est organisée conjointement par Le musée Carnavalet et la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles de la Ville de Paris (COARC).

Commissaires généraux : Jean-Marc Léri, conservateur général et directeur du musée Carnavalet et
Daniel Imbert, conservateur général et responsable de la Conservation des oeuvres d'art religieuses et civiles de la ville de Paris (COARC)

Commissaire scientifique : Guillaume Kazerouni, chargé des cours d'histoire de l'art à la Manufacture des Gobelins

Commissaires : Thierry Sarmant, conservateur en chef au musée Carnavalet et Lionel Britten, chargé d'études documentaires, COARC

 

Le Catalogue

Les couleurs du ciel, peintures des églises de Paris au XVIIe siècle ; Paris, Éditions Paris-Musées, 2012 Sous la direction de Guillaume Kazerouni

Le catalogue de l'exposition se présente comme un "Beau-livre" avec de très riches illustrations (plus de 300 !). Les œuvres du catalogue bénéficient pour la plupart d'un long commentaire ce qui permet de bien comprendre le contexte historique, artistique et religieux de chacune des peintures présentées. Les textes des différents commissaires de l'exposition nous éclairent sur le contexte général. Un beau prolongement de l'exposition à s’offrir !

 

Format : 20 x 27 cm
376 pages, 300 illustrations en couleurs
Tirage : 3000 exemplaires
ISBN : 978-2-7596-0204-9
Prix de vente : 49 €

Pour aller plus loin…

Plusieurs autres institutions organisent en parallèle à l’exposition du musée Carnavalet des événements mettant en valeur les tableaux des églises de Paris qu’elles possèdent.

Musée du Louvre
Tableau du mois (novembre 2012) : Les réductions des Mays de Saint-Germain-des-Prés

Musée des Beaux Arts de Nantes
Exposition « Splendeurs sacrées, chefs d’œuvre du XVIIe siècle français »
(9 Novembre 2012 – 20 Janvier 2013)

Musée des Beaux Arts de Nancy
Exposition « Hommage à Jacques Thuillier» (8 novembre 2012- 11 février 2013)

INHA
Colloque : « Le peintre et le sacré. Peintures d’églises à Paris au XVIIe siècle », vendredi 25 et samedi 26 janvier 2013

 

Informations pratiques :

LES COULEURS DU CIEL Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle

EXPOSITION PRÉSENTÉE DU 4 OCTOBRE 2012 AU 24 FÉVRIER 2013

MUSÉE CARNAVALET – HISTOIRE DE PARIS
Directeur : Jean-Marc Léri
Adresse
23, rue de Sévigné
75003 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 59 58 58 ; fax : +33 (0)1 44 59 58 11
Site Internet : www.carnavalet.paris.fr

Musée ouvert du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h
Fermé le lundi et les jours fériés

TARIFS DE L’EXPOSITION
Renseignements au +33 (0)1 44 59 58 58
Plein tarif : 7 €
Tarif réduit : 5 €
Tarif jeune : 3,50 €
Gratuit jusqu’à 13 ans inclus et pour les Amis du musée Carnavalet

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