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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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A Metz, la fascination des formes simples

Publié le : 3 Octobre 2014
Au début du XXe siècle, le retour à l’épure, à la simplicité des formes, au minimalisme, bouleverse les codes de représentations figurative et narrative dans l’art des siècles précédents. Au Centre Pompidou Metz l’exposition « Formes simples » explore les sources d’inspiration dans lesquelles les inventeurs de la modernité ont puisé pour renouveler le répertoire des formes. Dans l’esprit d’un cabinet de curiosités, les 200 œuvres de toutes les époques montrent le pouvoir d’attraction exercé par ces formes épurées sur les artistes du XXe siècle et renouvelé aujourd’hui encore dans l’art contemporain. Une exposition poétique à découvrir jusqu’au 5 novembre 2014.

La forme simple se développe entre l’arbitraire de l’artiste et le nécessaire de la physique. Elle est toujours prise entre ces deux pôles ; l’exposition est vraiment construite sur cette tension » Jean de loisy, commissaire de l’exposition.

En 1912, alors qu’il visite le Salon de la locomotion aérienne en compagnie de Constantin Brancusi et de Fernand Léger, Marcel Duchamp tombe en arrêt devant une hélice d’avion et s’exclame : « C’est fini, la peinture. Qui désormais pourra faire mieux que cette hélice ? Dis, tu peux faire ça ?».

Les avancées scientifiques, mathématiques et industrielles de ce XXe siècle naissant, donnent lieu à un nouveau répertoire de formes présentées dans les grandes expositions universelles qui laissent une empreinte indélébile sur les inventeurs de la modernité.

 

 

 

 

 

 

 

 
Anonyme, Pièce en acier pour avion, vers 1943 - Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne, Paris ©DR ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Constantin Brancusi, L'Oiseau dans l'espace, 1936 ©ADAGP, Paris 2014 ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

Le défi lancé par Marcel Duchamp, le sculpteur Brancusi le relève vingt ans plus tard avec son Oiseau dans l’espace. Voir exposé côte à côte l’œuvre élancée comme une plume et l’objet résultant de l’ingénierie aéromécanique, résume l’attrait au début du siècle dernier, pour la ligne pure. Née de la technique, la beauté adaptée aux nécessités donne l’impression d’épouser les contraintes du monde auxquelles elle  se confronte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Odilon Redon, Le Boulet, vers 1882 © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Michèle Bellot
 
Edward Steichen, Le Commencement du monde, 1920 ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Guy Carrard ©The Estate of Edward Steichen / Adagp, Paris, 2014

Ce besoin de retourner aux formes archétypales, invite les artistes à s’emparer des formes familières et symboliques qui traduisent la fécondité, le dynamisme intérieur, l’unité. Comme celles de la lune contemplée par l’Humanité depuis l’aube des temps. « Le commencement du monde » d’Edward Steichen ou « Le Boulet » d’Odilon Redon traduisent ce « nouvel intérêt pour les formes primordiales exprimant le rapport de l’homme au cosmos. »

Exaltée par les recueils photographiques du biologiste Ernst Haeckel ou de Karl Blossfeldt, la nature et l’énergie qui l’anime constitue un répertoire inépuisable d’inspiration.

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
Jean Arp, Coquille formée par une main humaine, 1935 ©ADAGP, Paris 2014 ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Adam Rzepka
Karl Blossfeldt, Aristolochia clematitis. Aristoloche clématite, Pointe foliaire
© L’Université des Arts de Berlin, Archives, Collection Karl Blossfeldt

Les œuvres d’art premier témoignent de la présence de ces formes simples dans les sociétés archaïques, puis disparues en Occident vers le Ve siècle avant J.C. Les découvertes archéologiques et l’arrivée d’objets d’Océanie ou d’Afrique fascinent à leur tour les artistes du XXe siècles.

Les têtes cycladiques ou les silhouettes de l’Egypte pré-dynastiques influent sur leur représentation du corps en le réduisant à son aspect essentiel. La notion d’identité, d’individualité, disparait, c’est désormais l’Humanité entière qui est représentée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonyme, Tête d'une grande statuette féminine du type des Idoles aux bras croisés, 2700-2300 av J.-C. - Cycladique ancien II © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Barbara Hepworth, Single Form, Holly wood, 1937 © Bowness, Hepworth Estate

La scénographie aérienne et tout en rondeur fait dialoguer avec poésie les merveilles de la nature, les créations de l’homme, les objets scientifiques ou usuels,  et  montre ainsi qu’à travers les époques, les questions fondamentales restent : « celles de la présence de l’homme au milieu de la matière, de l’univers, de la nature » auxquelles les artistes de toutes les époques cherchent à donner des réponses formelles.

Le parcours de l’exposition permet avant tout la contemplation « parce que les œuvres de forme simple sont des œuvres qui atteignent directement la sensibilité collective » [Jean de Loisy].

Informations pratiques
Formes Simples jusqu’au 5 novembre 2014
Centre Pompidou Metz
1, parvis des Droits-de-l’Homme
CS 90490
57020 Metz Cedex 1
Tél : +33 (0)3 87 15 39 39

Horaires et tarifs : www.centrepompidou-metz.fr

En écho
Jusqu’en février 2015, La Grande Place, Musée du cristal Saint-Louis à Saint-Louis-lès-Bitche,  présentera l’exposition Simples gestes en écho à Formes simples.

L’exposition Simples gestes souligne la capacité de l’homme à inventer ou répéter des gestes qui sont à l’origine d’un travail, d’une danse, d’un langage, etc., et met ainsi en exergue l’importance de l’Agir dans la création d’une forme.
Au sein des cristalleries Saint-Louis, haut lieu de savoir-faire de l’artisanat du cristal, et en contre-point du propos développé dans l’exposition Formes simples, qui se concentre sur le pouvoir de fascination des objets eux-mêmes, Simples gestes mettra en avant les lignes éphémères que dessine l’homme lorsqu’il agit. Les artistes choisis pour cette exposition montrent ainsi comment un geste devient une musique, une danse ou une sculpture.

www.fondationdentreprisehermes.org

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