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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Théâtre : « Dialogues des Carmélites » Georges Bernanos à la Cartoucherie (Paris XII)

En 1948, à la fin de sa vie, alors que la mort est proche, Bernanos écrit ces Dialogues des Carmélites de Compiègne guillotinées en Place de Grève le 17 Juillet 1794, en pleine Terreur.
Ce texte est la seule œuvre théâtrale de Georges Bernanos. Elle fut écrite pour un scénario cinématographique dont le sujet avait été tiré d’une nouvelle de Gertrud von Le Fort, « La dernière à l’échafaud », parue en 1931. Cette nouvelle fut elle-même inspirée de la « Relation » de Mère Marie de l’Incarnation de Dieu, seule survivante dont le récit entraîna la béatification des sœurs en 1906. Jusqu’au 21 février 2016, le Théâtre de l’Arc en Ciel présente ces Dialogues dans une superbe mise en scène d’Olivier Fenoy et Bastien Ossart.
  • Quand ?

    du 26/01/2016 à 10h45 au 21/02/2016 à 23h55

  • Où ?

    La Cartoucherie

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Blanche de La Force, une jeune aristocrate marquée dès sa naissance par les stigmates de la peur, ne se sent pas capable d’affronter le monde et décide d’entrer au Carmel. Mais ce dernier ne pourra lui servir de refuge et la Terreur qui s’annonce sera paradoxalement le catalyseur qui lui permettra de transcender sa peur et d’accéder au Salut.
Dans cette oeuvre, Bernanos met donc en scène la peur, thème central de ces Dialogues comme l’indique l’épitaphe - citation de « La Joie » - qui ouvre le livre :
« En un sens, voyez-vous, la Peur est tout de même la fille de Dieu, rachetée la nuit du Vendredi Saint. Elle n’est pas belle à voir - non ! - tantôt raillée, tantôt maudite, renoncée par tous. Et cependant, ne vous y trompez pas : elle est au chevet de chaque agonie, elle intercède pour l’homme. »

Bernanos mène une réflexion religieuse austère avec une écriture épurée et poétique, intelligible, qui frappe par une grande puissance. Une langue renforcée par la profonde humanité conférée par la tendresse, la naïveté, l’humilité et la familiarité avec lesquelles s’expriment les Carmélites. L’auteur semble emprunter à Sainte Thérèse d’Avila, réformatrice du Carmel au XVIème siècle, la simplicité et la poésie de ses images si concrètes, d’une clarté et d’une pertinence évidentes… mais aussi à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, surtout à travers les propos de Soeur Constance, marqués du sceau de la petite voie de l’enfance.

Le parti pris scénographique est, selon les propres termes d’Olivier Fenoy et Bastien Ossart, « de traiter cette pièce, non pas d’abord comme l’histoire de ces carmélites conduites à l’échafaud dont le martyre sonna la fin de la Terreur - mais d’une manière plus universelle selon les grands rites d’une Tragédie Grecque. » Il faut applaudir le talent de toute la troupe, comédiens et comédiennes qui se font à l’occasion musiciens, chanteurs et danseurs. La scénographie, décors et lumières, est d’une grande qualité esthétique. Tout est suggéré avec simplicité et efficacité. On sort du théâtre bouleversé et joyeux… en paix !

Par les temps qui courent, il est bon et salutaire de lire ou de relire l’oeuvre de Georges Bernanos. A cet égard, il faut saluer la nouvelle édition, dans un coffret en deux volumes, de l’intégralité de cette oeuvre, dans la précieuse édition de la Pléiade. Un beau cadeau à se faire à soi-même !


         Père Philippe Desgens
        Aumônier des Artistes du spectacle

Réservations 24h/24 en ligne sur www.epeedebois.com Par téléphone : 01 48 08 39 74 Du mardi au samedi de 12h00 à 19h00
2 route du champ de manœuvre- 75012 Paris

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