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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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Chef d’œuvres éclectiques du XVIIème au XXIème siècle

Publié le : 25 Janvier 2017
Une foire d’art, au-delà de l’aspect commercial, est le lieu où s’exposent des œuvres diverses sans grand rapport entre elles, c’est ainsi que, sous le signe de l’éclectisme et de la découverte, cohabitent lors de l’édition 2017 de la BRAFA qui se tient à Bruxelles jusqu’au 29 janvier, dans le domaine des arts des métaux, un chef d’œuvre Flamand du XXIème siècle avec un autre chef d’œuvre Napolitain vers 1700.

Wim Delvoye, Nautilus, 2010 acier inoxydable environ 1m x 1m galerie Bernier Eliades

Ainsi l’une des œuvres les plus remarquables de cette foire est de manière assez surprenante une œuvre d’art contemporain magnifiant l’architecture gothique flamboyante, un grand Nautilus réalisée en 2010 sous la direction de Wim Delvoye (né en 1965), en acier inoxydable coupé au laser.

Œuvre d’un artiste habitué de provocations et grossièretés à priori faciles, son aspect riche et recherché est une métaphore des préoccupations intimes et sensibles de cet artiste qui réclame s’inscrire dans une longue tradition artistique Flamande. Né et travaillant en Flandre, Wim Delvoye réinterprète dans cette œuvre le nautile aux riches montures d’orfèvrerie germanique que nous retrouvons dans nombre de musées et cabinets de curiosités.

En reproduisant fidèlement la forme générale mais aussi par analogie la méticulosité de l’organisation interne de ce coquillage dont la forme évoque de façon poétique le temps, l’artiste crée aussi un parallèle troublant entre beauté parfaite et singulière de la Création et architecture gothique flamboyante spectaculairement mise en œuvre pour la célébration du divin. C’est alors que nous entrapercevons les motivations de cet artiste, temporalité et éternité, perfection divine de la Création et œuvre profane célébrant Dieu, autant de thèmes qui ne paraissent pas étrangers aux auteurs nordiques des vanités des XVIème et XVIIème siècles.

Seule une  remarquable compréhension de l’architecture gothique, de sa mise en œuvre technique par une grande maitrise des mathématiques et du nombre d’or, mais aussi de sa symbolique, de l’équilibre horizontal et de l’élan vertical, du lien entre les unités et l’ensemble, de l’harmonie, permettent cette évocation surprenante d’un rythme temporel qui par la déformation virtuose et mathématique des éléments d’architecture devient une fluide évocation du temps.

Le brillantissime travail de repercé de la totalité des éléments d’acier inoxydable, réalisé au laser, produit un effet particulièrement hypnotique, la lumière traversant produit des zones d’ombre mais aussi des éclairages sur une infinité de clefs pendantes, croisées d’ogives, pinacles, fleurons, voussures, gables, rosaces, arcatures ajourées et polylobées, ornant l’extérieur mais également la totalité du volume intérieur créant une forte distorsion entre vide et densité.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conçue sur ordinateur par une agence, réalisée par un important atelier de métallurgistes, et déclinée en série, cette œuvre est le pur produit d’un atelier éditant un concept, une trouvaille artistique, tel que le faisait dans le domaine de la peinture un autre flamand, Pierre-Paul Rubens (1577-1640), dans un but commercial, avec des écarts de qualité importants, ce qui n’est nullement le cas des œuvres de Wim Delvoye.

C’est une extase mystique particulièrement belle et expressive que nous permettait de voir une tête de saint, probablement saint Sébastien, réalisée à Naples vers 1700, en argent fondu, la vivacité des traits, de l’expression, du mouvement , des mèches de cheveux indique une œuvre dans l’entourage de Lorenzo Vaccaro (1655-1706), auteur de plusieurs chef d’œuvres conservés dans le trésor de San Gennaro à Naples, dont nous avons déjà parlé.

Deux calices au style art déco étaient exposés, l’un par Christian Fjerdingstad, vers 1925, aux lignes raides ce qu’explique sa réalisation au tour avec un procédé mécanique, l’autre par les frères Wolfers sur un dessin de Dom Martin, vers 1931, en argent et argent doré travaillé au martelé, avec un nœud en œil de tigre, à l’aspect plus étudié et précieux.

Entourage de Lorenzo Vaccaro tête de saint Sébastien Naples vers 1700 galerie d'Arschot et Cie Bruxelles

gauche: Christian Fjerdingstad, calice, vers 1925 argent galerie Mathivet - droite: Wolfers frères (orfèvre) Dom Martin (dessin) calice de Monseigneur Jean Jadot 1931 argent argent doré oeil de tigre Fondation Roi Baudoi 

Guillaume Denniel

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Guillaume Denniel

Étudiant à l’école du Louvre depuis 2011, Guillaume Denniel se passionne pour l’orfèvrerie depuis de nombreuses années, il en a fait son domaine de spécialité en Histoire de l’Art. Lors de l’opération « Le plus grand musée de France » qu’il a conduit au sein de la Junior entreprise de l’école du Louvre, dont il est président depuis juin 2014, il a mené à bien une opération de mécénat en faveur d'un chef d’œuvre de l’orfèvrerie de la fin de la Renaissance, dont la restauration sera effectuée en 2015. Lors de ses études en Droit (Master 2 Droit Public Droit Privé) il a réalisé deux travaux de recherche sur des thèmes connexes au Droit et à l’Histoire de l’Art.

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