Les objets cultuels et la recherche scientifique

Une étude sur l’orfèvrerie au service du culte est nécessaire puisque ce domaine fut souvent oublié au profit de l’architecture et de la sculpture. Son manque d’intérêt fut également la conséquence d’un désintéressement des historiens pour le Moyen-Age qui fut souvent qualifié de période obscure.

Quelques repères

A la Révolution française, les objets dédiés au culte furent confisqués par l’Etat. Ils furent divisés en deux groupes : un premier regroupement était destiné à la fonte tandis que le deuxième était constitué d'objets dignes d’intérêt. Ceux-ci furent conservés. 
Dans les deux cas, des descriptions et des inventaires furent dressés, malheureusement, ces documents sont souvent imprécis et ne peuvent donc être pris en compte dans une étude spécifique.

 Extrait du Procès-verbal de transport de l'hôtel des Monnoyes de l'argenterie des différentes paroisses et maisons religieuses qui avait été déposée dans le trésor de la Ville, 9 avril 1791, Document conservé aux Archives Nationales, Paris, © C.D

Le XIXème siècle est la période où les historiens redécouvrent le Moyen-Age. Ainsi, les domaines de l’architecture, de la sculpture et des arts précieux font l’objet d’études. Ces dernières restent toutefois généralistes.

Avec le XXème siècle, un tournant s’opère à partir des années 1970 avec, des auteurs comme Swarzenski ou Taralon. La publication, en 1989, du travail de recherche d'Elisabeth Taburet-Delahaye offre un nouveau regard sur l’orfèvrerie dans la mesure où elle inclut un catalogue raisonné.
Ces recherches s’accompagnent d’expositions dédiées à l’orfèvrerie, comme cela fut le cas à partir de 1960 avec celle consacrée à Saint Louis, Sainte Chapelle. Néanmoins, elles demeurent également généralistes mais tendent à se spécialiser.

Malgré ces évolutions scientifiques, l’essentiel des recherches concernant l'orfèvrerie font, soit partie d’un infime point dans un ouvrage soit, constituent une étude à part entière mais sur un sujet précis à travers un objet particulier considéré comme une curiosité. Par conséquent, le travail que j’ai pu réaliser jusqu’à présent est nécessaire afin de mettre ce patrimoine en valeur.

Quelques précisions

Quelques précisions sont nécessaires afin de mieux appréhender le sujet. L’orfèvrerie fait partie d’un domaine particulier : celui des arts précieux. Ce champ artistique regroupe également l’ivoire. Jusqu'à l'excellente étude de Swarzenski, elle était considérée comme un art mineur mais au vue des pièces qui nous sont parvenues, je ne peux qu'appuyer la nomenclature de l'auteur quand il écrit que "l'orfèvrerie est un art monumental".

Tout au long de mes chroniques, j’emploierai souvent le terme d’artisanat dans la mesure où l’orfèvrerie est avant tout une production humaine avant d’être une œuvre d’art. En outre, ce serait faire preuve d’anachronisme que d’utiliser la notion d’œuvre dans la mesure où  les objets crées n’avait pas cette finalité.

Quelques ouvrages

Malheureusement, certains ouvrages ne sont pas accessibles facilement. Cependant, le sujet relatif à l’orfèvrerie au service du culte se retrouve dans beaucoup de catalogues d’expositions. Voici quelques références mais cette petite liste n'est pas exhaustive.

Mâle, E., L'art religieux du XIIIème siècle : étude sur l'iconographique du Moyen-Age et ses sources d'inspiration. Septième édition illustré de 190 gravures, Armand Colin, Paris, 1931.

Swarzenski, H., Monuments of Romanesque art, the art of church treasures in North-Western Europe, Univrsity of Chicago Press, Chicago, Illinois.

Taralon, J., La châsse de Saint Taurin d’Evreux, Bulletin Monumental, Numéro 140, Paris, 1982.

Taburet-Delahaye, E., L’orfèvrerie gothique au Musée de Cluny (XIIIème-Xvème siècle), Réunions des Musées Nationaux, Paris, 1989.

Saint Louis, Sainte Chapelle, catalogue d’exposition, Direction Générale des Archives de France, mai-aout 1960, Les presses artistiques, Paris, 1960.

Paris ville rayonnante, catalogue d’exposition, Paris, Musée de Cluny-Musée Nationale du Moyen-Age, 10 février-24 mai 2010, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2010.

Je vous souhaite une très bonne lecture.

Cécile Dufour
Le 15 mai 2011
 

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