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Narthex - Art Sacré, patrimoine, création.

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L'architecture romane

Publié le : 28 Août 2012
Le patrimoine religieux cache de véritables joyaux que nous avons tous plaisir à découvrir... Parfois, la découverte d'une église peut sembler difficile en raison des codes artistiques employés dans l'architecture ou les vitraux et que l'on ne connaît pas ou plus. Dans la perspective des prochaines journées du Patrimoine, je vous propose une courte présentation de la période artistique du Roman
Une question....

 

Pourquoi présenter un article sur l'architecture romane alors que ce blog traite de l'orfèvrerie au service du culte ?

Un tel parallèle m'a semblé être une évidence puisque la production d'orfèvrerie  a des influences architecturales sur les lieux de culte, tout comme l'architecture  influe aussi sur l'orfèvrerie. L'un ne va pas sans l'autre...

D'autre part, il ne reste pas beaucoup de pièces d'orfèvrerie datant de l'époque romane ; par conséquent, l'architecture vient ici illustrer mes propos.

Enfin, à l'approche des journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre prochains, cette petite présentation de l'architecture romane, vous permettra je l'espère de faciliter vos visites.

 

Les façades extérieures

 

   Tout d'abord, une visite des façades extérieures est indispensable pour mieux appréhender l'édifice.

   Pour l'église présentée ci-contre, il s'agit d'un édifice roman  que l'on peut reconnaître par ses dimensions plus humbles que les édifices gothiques et  par la présence du corps de bâtiment juxtaposé au vaisseau central.

 

 
<--- corps de bâtiment (à considérer comme un contrefort)

 

Ce corps n'est pas là uniquement pour son apport esthétique mais il est présent avant tout pour des raisons techniques.  En effet, il permet de contrecarrer les poussées qui s'exercent sur le vaisseau principal.

 

Collégiale Sainte Gertrude de Nivelles (Belgique), XIème siècle © CD

 

   Un des éléments caractéristiques du style roman est le clocher en forme de pentagone.

   La particularité de l'architecture romane réside dans le fait que chaque élément constituant l'intérieur de l'église se retrouve visible sur le bâtiment extérieur. Ceci se remarque particulièrement sur l'Abbatiale Sainte-Austremoine d'Issoire.

 Abbatiale Sainte-Austremoine, vue du chevet, Issoire, vers 1130 © CD

 

   Sur ce cliché, on peut voir que l'édifice se compose d'une abside flanquée d'absidioles. Le transept est surmonté d'une lanterne permettant un éclairage intérieur. Souvent les façades sont animées par des petites colonnettes. La partie rectangulaire au premier plan est la chapelle axiale (ou l'abside principale, celle qui est orientée à l'Est).

 

   Le chevet est profond et est flanqué d'absidioles.

 

4.jpgAbbatiale Sainte-Austremoine, vue du chevet, Issoire, vers 1130 © CD

 

 

 

 

 

 

 

   En ce qui concerne la façade principale, elle est souvent imposante et possède d'importantes dimensions. Elle possède peu de sculptures qui se retrouvent généralement sur le tympan. On note toutefois, que les très beaux portails et tympans romans, comme celui ci-dessous de l'Abbaye de Moissac, sont très imagés.  

 

Tympan du portail Sud de l'Abbatiale Saint-Pierre de Moissac, France, 1110 - 1120, Apocalypse de Saint Jean © Jpbazard

 

   Pour résumer, les façades extérieures romanes sont de manière générale peu historiées en dehors des portails cependant lors de votre visite dans un édifice roman, vérifiez l'histoire locale ! Par exemple en Lozère, beaucoup d'églises datent du XIIème siècle, époque du développement des pèlerinages. C'est ainsi que l'on peut observer pour ces bâtiments des dimensions imposantes et des volumes intérieurs qui se découpent sur les façades extérieures.

 

L'intérieur de l'édifice

 

 On note que les églises romanes, principalement avant le XIIe siècle sont peu lumineuses en raison d'un petit nombre d'ouvertures et des murs très épais. 

 

Eglise Saint Jean-Baptiste, La Malène, XIIème siècle © CD

  

L'élévation du vaisseau principal se compose d'imposants piliers. La voute est souvent en "plein-cintre" et soutenue par des arcs eux aussi en "plein-cintre".Comme on peut le voir ci-dessous à l'église Saint Jean-Baptiste à La Malène. 

 

 

 

 

Eglise Saint Jean-Baptiste, La Malène, XIIème siècle © CD

 

 

 

 

   Contrairement aux édifices gothiques, l'église romane possède un plan simple. Il s'agit souvent, d'une nef centrale flanquée d'un collatéral de chaque côté.

   En fonction de la datation de l'église et la typologie du terrain sur lequel est implanté le bâtiment, elle peut ne comporter qu'une simple nef.

 

   La surface des murs est peu animée de figurations ou d'éléments architecturaux. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans le temps, on remarque une évolution des pratiques architecturales notamment en termes de décoration intérieure. 

 

De plus à partir du XIIe siècle des réflexions sur la lumière se mettent en place.

 

 

 

 

 

Eglise Saint Jean-Baptiste, La Malène, XIIème siècle © CD

 

 

   A la deuxième moitié du XIIème siècle, les surfaces des murs s'animent de colonnettes surmontées dans leur partie supérieure d'un tympan historié, c'est le cas notamment pour les églises de Pèlerinages comme Saint-Pierre de Moissac.  

 

 

Abbatiale Saint-Pierre de Moissac, France, 1110 - 1120 © PMRMaeyaert

 

Il me reste à vous souhaiter d'excellentes Journées du Patrimoine 2012, et n'hésitez pas d'ici là, à me poser toutes les questions que vous souhaitez sur l'orfèvrerie ou l'architecture médiévales, je tâcherai de vous répondre...

Bonnes visites !

 Cécile Dufour

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Le 28 août 2012

 

 

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Cécile Dufour

Docteur en Histoire de l’art médiéval, ses travaux de recherche concernent l’orfèvrerie au service du culte et essentiellement les productions parisiennes de la fin du XIIème et du XIIIème siècle.

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