Pourquoi un blog sur l'église Saint-Louis de Vincennes ?
Publié le : 27 Juin 2012L’église Saint-Louis de Vincennes
Histoire vivante de la mise en valeur d’un lieu de culte classé
Monument Historique
Les auteurs de ce blog sont membres d’une association nommée « Association pour la mise en valeur de l’église Saint-Louis de Vincennes – Saint-Mandé », en abrégé AMIVALE. Ils exercent aussi des responsabilités dans la vie paroissiale.
http://www.stlouisvincennes.fr/
http://www.vincennes-saintmande.catholique.fr/
L’aventure qu’ils souhaitent partager avec les lecteurs de Narthex est engagée depuis plusieurs années déjà. Elle vise à relever deux défis :
• doter l’église Saint-Louis de Vincennes, construite entre 1914 et 1924, d’un orgue de qualité musicale supérieure, qu’elle n’a jamais eu ;
Projet d'orgue pour Saint-Louis de Vincennes (c) D.R
• rendre accessibles les merveilles architecturales, picturales et décoratives qu’elle contient, et qui ont justifié son classement Monument Historique en 1996 ; mais dont une existence de cent années seulement a déjà terni l’éclat.
Ce sont deux combats, distincts mais complémentaires, nous dirons pourquoi.
Ce sont de vrais combats, mais avec une particularité que reconnaîtront tous ceux et celles qui ont mené, ou mènent, des projets comme les nôtres : des combats sans adversaires !
Car les seuls adversaires, ce sont le temps qui passe, et l’argent qui manque. Mais le temps n’est entre les mains de personne, et personne ne peut être contraint de donner tout l’argent qu’il faut pour transmettre un monument historique intact aux générations futures. Personne ! Pas même le propriétaire (dans notre cas, le Diocèse de Créteil et la paroisse Saint-Louis de Vincennes, l’église ayant été construite après la loi de Séparation des Église et de l’État de 1905) ; ni l’État ; ni les collectivités publiques ; ni les mécènes, souscripteurs et autres donateurs inévitablement sollicités !
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »
L’éternelle interrogation du poète revêt aujourd’hui une portée nouvelle. Il y a tant de choses à aimer aujourd’hui ! D’abord nos semblables en humanité envers qui le devoir de solidarité s’impose en priorité. Mais aussi, en notre époque de progrès de l’individualisme, le « moi » égoïste et consommateur.
Dans ce contexte, quelle place peut-il rester pour l’amour des « objets inanimés » ?
Saint-Louis de Vincennes de la rue Fays. Photo : Michèle Gabriel
http://michele-gabriel.chez-alice.fr : "le site aux Mille Surprises : Orgues, églises, Liturgie, ect..."
Nous ne nous proposons donc pas, dans ce blog, de prendre le lecteur à témoin des difficultés qui ont pu et pourront encore se rencontrer pour la réalisation de nos projets. Nous ne les passerons pas sous silence, bien sûr, mais notre souhait est d’alimenter, à partir de notre exemple, une réflexion et des échanges sur la stratégie, la tactique et les armes de la lutte pour la restauration et la mise en valeur d’un monument historique dans le contexte du début du XXIème siècle.
En somme, de répondre à une invitation lancée en 2004 par M. Bernard Toulier, conservateur en chef du Patrimoine, en conclusion du message qui accompagne, sur internet, la présentation du répertoire des édifices religieux du XXème siècle protégés, à la suite du colloque « Architecture religieuse du XXème siècle en France : quel patrimoine ? », qui s’est tenu au couvent des dominicains de Lille les 25 et 26 mars 2004.
Constatant la connaissance encore insuffisante des constructions cultuelles en France au XXème siècle, M. Toulier écrivait : « Le patrimoine se construit en même temps que l'histoire, mais selon des règles différentes et selon des logiques qui ne sont pas uniquement fondées sur une connaissance, toujours en attente d'un bilan définitif … Le patrimoine peut-il attendre une connaissance aussi « raisonnée » soit-elle pour se définir lui-même une politique ? »
http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/VISITES/archirelxx/lieu_frameset.htm
En proposant d’aider à mieux connaître l’église Saint-Louis de Vincennes et ses projets de mise en valeur, nous espérons donc, à la fois, contribuer à l’inventaire méthodique du patrimoine cultuel classé du XXème siècle en France, et participer à la définition, par les « acteurs de terrain » eux-mêmes, d’une politique pour ce patrimoine.
Dernière précision : s’agissant d’un lieu de culte, on pourrait juger sacrilège que nous commencions en affirmant que ce patrimoine est « inanimé ». Mais la distinction entre l’église de pierre et l’Église de chair ne doit-elle pas être, précisément, un fil conducteur de notre réflexion et de notre action ?
Claude de Martel,
27 juin 2012