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Braque, « une blessure qui devient lumière »

Publié le : 30 Octobre 2013
Au soir de sa vie, Georges Braque, que la rétrospective actuelle au Grand Palais permet de redécouvrir comme un des peintres les plus exigeants et poétiques de son temps, expliqua la présence d’un petit oiseau blanc incisé dans la peau d’un de ses derniers tableaux.

 À tire d’aile (1956-1961), en contrepoint du grand oiseau noir dominant la composition, “ Je me suis  décidé à créer une rupture en peignant dans le bas gauche du tableau un autre oiseau délimité dans une sorte de cadre rectangulaire blanc, le tout posé là comme une estampille, un timbre même. En créant la contradiction, et non le désaccord, tout le tableau vit d’une manière plus insolite. Il faut parfois, de ces effets de surprise. Ça empêche la routine de s’installer.”

Cette routine, Braque, « Braque le patron » comme le nommait  avec un amical respect l’écrivain Jean Paulhan, avait toujours su l’éviter. Il allait vers ses quatre-vingts ans mais il souhaitait encore, expérimenter quelque forme nouvelle, « aller au fond de l’Inconnu pour trouve du nouveau », selon le célèbre vers de Baudelaire. Et de la stridence colorée de  ses tableaux fauves de 1906 jusqu’à ses dernières toiles, en mille aventures successives,  c’est à chaque fois  dans la matière même, au creux de la toile,  dans cette réalité de la couleur, de l’huile  mêlée  au sable pour acquérir une densité plus marquée, que le peintre sut inventer, découvrir autant que fabriquer,  un possible jusqu’alors inexistant.

Georges Braque, À tire d’aile, 1956-1961. Huile et sable sur toile marouflée sur panneau, 114 x 170,5 cm. Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, donation de Mme Georges Braque, 1965. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.Rmn-Grand Palais / Adam Rzepka © Adagp, Paris 2013

De toile en toile, jusque dans le tabernacle de l’Eglise d’Assy, qui demeure une merveille trop mal connue, jusque dans les vitraux de l’église de Varengeville ou ceux de  la chapelle de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence,  quelque chose du mystère d’un art à la fois éminemment terrestre et pleinement spirituel se révèle au spectateur. Il se joue dans ce corps à corps avec le réel qu’est chaque tableau  une aventure singulière qui recommence à chaque fois. Quel que soit son sujet, le travail de la peinture est, en soi,  une résurrection en acte, ou, comme disait Braque, « une blessure qui devient lumière ».

         Paul-Louis Rinuy

Pour en savoir plus sur l'exposition Georges Braque

Exposition Georges Braque, Paris, Galeries nationales du Grand Palais jusqu’au 6 janvier 2014

Ouverture:du mercredi au samedi de 10h à 22h, le lundi et le dimanche de 10h à 20h.Fermeture le mardi et le 25 décembre.
vacances de la Toussaint du 19 octobre au 2 novembre:
tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 22h
vacances de Noël du 21 décembre au 4 janvier: tous les jours (sauf le mardi) de 9h à 22h.
Tarifs: 12 €, TR 8€ (16-25 ans), gratuité pour les moins de 16 ans.
métro
Renseignements et réservations sur www.grandpalais.fr

 

Georges Braque, L’Oiseau noir et l’oiseau blanc, 1960. Huile sur toile, 134 x 167,5 cm. Collection particulière. © Leiris SAS Paris © Adagp, Paris 2013
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Paul-Louis Rinuy

Paul-Louis Rinuy, professeur des universités et directeur du département d’Arts plastiques de l'Université Paris 8, est également Président du Comité artistique de Narthex.

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