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Scivias, Vision 6e d’Hildegard von Bingen, le Chœur des anges

Publié le : 20 Octobre 2016
Le sommaire de la Vision 6e d’Hildegard von Bingen, le Chœur des anges, va nous guider pour découvrir la hiérarchie céleste et l’harmonie de la création angélique. Cette vision béatifique est inspirée par l’ouvrage du Pseudo-Denys l’Aréopagite et par Jean Chrysostome. Rappelons aussi la place de la musique dans la liturgie bénédictine et l’œuvre musicale d’Hildegard.

SOMMAIRE : - Que Dieu a merveilleusement créé et disposé sa créature. - De la nature des Anges et de sa signification. - De la nature des Archanges et de sa signification. - De la nature des Vertus et de sa signification. - De la nature des Puissances et de sa signification - De la nature des Principautés et de sa signification. - De la nature des Dominations et de sa signification. - De la nature des Trônes et de sa signification. - De la nature des Chérubins et de sa signification. - De la nature des Séraphins et de sa signification. Que toutes ces légions proclament, de leurs voix admirables, les merveilles que Dieu opère dans les âmes bienheureuses. - Le Psalmiste sur le même sujet.

La miniature nous présente neuf cercles concentriques, les neuf chœurs des anges, réunis en une parfaite unité (« Einheit »). Les deux cercles les plus extérieurs sont ceux des Anges et des Archanges, symbolisant l’aide surnaturelle apportée au corps et à l’âme humaine. Ils encerclent les cinq sens de l’homme, représentés par le soutien apporté par les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations et les Trônes : « Mais que ces légions (Anges et Archanges) forment une couronne autour de cinq autres légions, cela signifie que le corps et l’âme de l’homme enserrent dans le réseau de leurs facultés, les cinq sens de l’homme purifiés par les cinq blessures de mon Fils ». Enfin, les deux cercles les plus intérieurs, incandescents, sont ceux des Chérubins et des Séraphins, figurant l’amour de Dieu et du prochain. Le cercle central reste blanc, symbolisant par sa forme circulaire l’image de la perfection divine, et par sa blancheur, celle de la pureté. Dieu demeure l’irreprésentable. Dans l’iconographie du XIVe siècle, la place centrale sera occupée par la tête du Christ.

Ensuite, Hildegard décrit chacun de ces neuf chœurs d’anges. L’ange, du grec « anguelos » signifie l’envoyé. C’est le messager de Dieu auprès des hommes, il établit un lien entre le ciel et la terre. Tous d’abord les Anges et les Archanges :

« Ensuite je vis dans les hauteurs des mystères célestes deux armées d'esprits d'en-haut, resplendissant d'une clarté admirable et qui dans la première légion avaient comme des ailes sur leurs poitrines ; leurs faces étaient semblables à celles des hommes, et leur visage humain apparaissait comme à travers une eau pure. Et ceux qui étaient dans l'autre légion, avaient aussi comme des ailes sur leurs poitrines ; et leurs faces étaient comme celles des hommes, et dans elles l'image du Fils de l'homme resplendissait comme dans un miroir. Mais dans les uns comme dans les autres, je ne pus discerner une autre forme. »

Hildegard ajoute : « Dans les anges comme dans les archanges, il y a beaucoup de mystères cachés, que l’intelligence humaine, embarrassée d’un corps mortel, ne peut saisir. »

Suivent les Vertus qui aident aux bonnes œuvres, les Puissances à la clarté resplendissante, les Principautés qui sont les Princes des hommes dans le siècle, les Dominations casquées, les Trônes qui n’ont pas forme humaine, mais qui symbolisent la divinité s’abaissant vers l’humanité.

Le Chœur des anges, Meister des Hildegardis, Codex

« Ces légions environnaient cinq autres légions, et formaient autour d'elles comme une couronne. Et ceux qui étaient dans la première de ces cinq légions, avaient comme des apparences d'hommes, resplendissantes de clarté, des épaules jusqu'en bas. Ceux qui étaient dans la seconde (légion) étaient si éblouissantes de lumière, que je ne pouvais les regarder. Ceux qui étaient dans la troisième apparurent comme de marbre blanc, et leurs têtes étaient semblables à celles des hommes, desquelles émanaient des rayons ardents ; et, des épaules en bas, ils étaient environnés comme d'une épaisse nuée. Ceux qui étaient dans la quatrième légion, avaient la face humaine et des pieds d'hommes ; ils portaient sur leurs têtes des casques, et étaient revêtus de tuniques de marbre. Ceux enfin qui étaient dans la cinquième légion, ne montraient en soi aucune forme humaine ; mais étaient empourprés comme l'aurore. Et je ne voyais en eux aucune autre forme. Et ces légions formaient comme une couronne, autour des deux autres légions. »

Enfin, dans les deux cercles les plus proches du rayonnement de l’amour divin, on trouve les Chérubins et les Séraphins. Les Chérubins, remplis d’yeux et d’ailes, figurent la science et la sagesse divines. Les yeux sont le symbole de la connaissance divine. Les séraphins, dont le nom signifie « le brûlant », sont les plus proches du rayonnement divin. Ils ont six ailes : deux pour voler, deux pour se voiler la face devant l’Eternel, deux pour se couvrir les pieds, afin d’adoucir le feu d’amour qui les dévore :

« Ceux qui étaient dans la première de ces deux légions apparaissaient tout remplis d'yeux et d'ailes, et dans chaque oeil était un miroir ; et dans chaque miroir une face d'homme ; et ils élevaient leurs ailes à une suprême hauteur. Et ceux qui étaient dans la seconde légion brûlaient comme le feu ; et ils avaient une multitude d'ailes, où, comme dans un miroir, on voyait tous les ordres illustres de l'institution ecclésiastique. Mais je ne vis, ni dans les uns, ni dans les autres, aucune autre forme. Et toutes ces légions faisaient retentir, de leurs voix merveilleuses en de multiples harmonies, les louanges de celui qui opère des merveilles dans les âmes bienheureuses ; et elles glorifiaient Dieu magnifiquement. »

Le thème des anges musiciens a enrichi toute l’iconographie chrétienne. Sur la coupole de la Chapelle du château de la Clayette (photo M. Raether), en Saône-et-Loire, on trouve une fresque d’anges musiciens, datée de 1380, qui a été reproduite au Palais de Chaillot, à Paris. Un concert d’anges encercle le visage du Christ.

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Martine Petrini-Poli

Martine Petrini-Poli, professeur de lettres (titulaire du CAPES et du Doctorat de 3ème cycle) en classes préparatoires HEC au Lycée de Chartreux et à l’Ecole des Avocats de Lyon (EDA), rédactrice à Espace prépas, Ellipses et Studyrama. Responsable de la Pastorale du Tourisme (PRTL 71).

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