Les Écrits mystiques : à la découverte des oeuvres littéraires chrétiennes

Ce blog vous propose une rencontre bimensuelle en 2013 intitulée « parcours poétique avec Jean de la Croix ». L’année 2014, consacrée à l’étude littéraire de Thérèse d’Avila (en particulier au genre autobiographique) préparera, quant à elle, le 5^ème centenaire en 2015 de sa naissance. Je vous invite à une approche littéraire de ces œuvres, en profitant des opportunités éditoriales ou événementielles. Ainsi la publication en Octobre 2012 des ouvrages de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix aux éditions de la Pléiade, sous la direction de Jean Canavaggio, spécialiste du Siècle d’or espagnol, avec de nouvelles traductions, est une occasion unique de lire ces écrits.

Dans ses notes sur les poèmes de Jean de la Croix, Jacques Ancet, poète lui-même et traducteur des grands poètes espagnols, pose le problème de toute traduction : « Mon projet repose sur un équilibre qui se veut raisonnable (et raisonné) entre la « belle infidèle » et le calque insipide. Car mon but n’était pas d’aller vers Jean de la Croix par un parti-pris archaïque intenable, mais de le faire revenir vers nous : de le faire entendre à partir de notre XXIème siècle commençant. »

Œuvres de Saint Jean de la Croix et Thérèse d'Avila à la Bibliothèque de la Pléiade, n° 583. octobre 2012

Manuscrit de Sanlucar de Barrameda, avec corrections autographes de Jean de la Croix, conservé au Couvent des Carmélites déchaussées de Sanlucar de Barrameda, base de l’édition de la Pléiade.

Nous pourrons apprécier le souffle original de ces écrits, qui, à leur tour, vont inspirer sculpteurs, peintres et musiciens… Ainsi le thème de la « nuit mystique » jalonne notre culture occidentale : de la « noche oscura » de Jean de la Croix au clair-obscur baroque jusqu’au nocturne romantique et au dépouillement cistercien du noir de Pierre Soulages. Celui-ci écrit d’ailleurs dans un entretien : « Je suis tombé, une fois, sur un mot de saint Jean de la Croix : « Dans ce chemin, perdre le chemin, c’est entrer en chemin. » Il y a quelques mots de ce mystique qui conviennent bien à la création artistique. Ainsi : « Pour toute la beauté, jamais je ne me perdrai, sauf pour un je ne sais quoi qui s’atteint d’aventure. » C’est là, je crois aussi le vrai secret. »

Des questions surgiront peut-être : quelles relations établir entre « fiction littéraire » et expérience religieuse ? qu’est-ce qu’un écrit mystique ? quel est son statut par rapport à la Révélation ? y-a-t-il une spécificité de la littérature mystique chrétienne ?

Jacques VAN OOST dit le Jeune (1639-1713), Vision de saint Jean de la Croix –entre 1675 et 1679-, peinture à l’huile, 2,20mX4,00 m. Eglise Saint Maurice de Lille, provenant de l’église des Carmes déchaussés de Lille, classée Monument Historique en 1907, école flamande : « La composition de la Vision de saint Jean de la Croix, centrée sur le saint vêtu de blanc, comprend à gauche le Christ surgissant du ciel et à droite un paysage lointain. La transition entre le saint et le paysage est assurée par un arbre et quelques feuillages au 1er plan. » Base Palissy

Martine Petrini-Poli
10 Avril 2013

Legende de l'image d'illustration : Antonio ALLEGRI, dit CORREGE, Mariage mystique de sainte Catherine, devant saint Sébastien –vers 1526-1527- Peinture à l’huile sur bois, 105cm X 102cm, Musée du Louvre. Tableau resté à Modène au XVIème siècle et acquis par Louis XIV en 1665, Département des Peintures

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