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Les broderies du XIXe siècle à Moulins

Publié le : 25 Septembre 2014
En ce qui concerne les expositions temporaires de paramentique, on peut dire qu'il y a le Musée de la Visitation à Moulins... et les autres. Découvrez sans tarder l'exposition "En tous points parfaits, Oeuvres brodées pour la Visitation aux XIXe et XXe siècles" présentée jusqu'au 24 décembre 2014 au Musée de la Visitation de Moulins.

fig. 1. Vue de l'exposition

En effet, pour la huitième année consécutive le musée de la Visitation présente au public, dans une scénographie entièrement repensée annuellement, des ornements liturgiques différents, intégrés dans un catalogue soigné dont la diffusion nationale est assurée par Somogy. Régularité, innovation, publication «livre d'art» en font un cas unique en France pour les textiles d'église.

fig. 2. Vue de l'exposition

Et chaque ouvrage est construit autour d'une thématique différente, permettant d'éclairer des secteurs de recherche historiques plus ou moins méconnus, cette année les Œuvres brodées pour la Visitation aux XIXe et XXe siècles.

fig. 3. Vue de l'exposition

Florence Valantin commence par décrire en détail l'évolution des processus de fabrication et de vente des ornements dans le courant du XIXe siècle à Lyon, dans une ville qui fournit à l'époque les ¾ de la soierie mondiale : la naissance des ateliers de fabrication d'ornements d'église qui remplacent le fabricant donnant des ordres à l'extérieur, l'apparition du catalogue de vente par correspondance peu avant 1860, la multitude de métiers cachée derrière la confection d'une chasuble, la coexistence du décor floral et du néogothique, « redécouverte d'un art chrétien médiéval idéalisé ». L'auteur dépeint un monde nouveau, entre foi profonde, maîtrise artistique, adaptation à l'ère industrielle et recherche de baisse des coûts.

Fig. 4. Exemple de l'un des tous premiers catalogues, vers 1857-1858, celui de la Maison Lemire.

La broderie quant à elle reste encore une œuvre manuelle. Mais l'on  perçoit mieux, grâce à ce riche catalogue, les relations entre les fournisseurs des différents marchands et comment une même image était utilisée en broderie par l'un ou l'autre atelier de broderies.
Si l'on examine le saint Mathieu de la notice 32 du catalogue de Moulins, daté de 1899, il a sa comparaison sur une chasuble de Quarante (Hérault) datée aussi de 1899 et fournie par la maison Monnat de Toulouse. A l'église Saint-Baudile de Nîmes (Gard), la marque de la Maison Jullian figure sur la doublure. Cette entreprise ne semble pas faire de publicité sur ses activités avant 1895. Les trois images ne sont pas strictement identiques mais ont assurément une même source d'inspiration ; une est positionnée inversement des deux autres, ce qu'un calque permet très aisément ; ce calque, percé de petits trous, peut être utilisé bien des fois avant de se fatiguer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
fig. 5. catalogue, Moulins, p. 87 ; fig. 6. Nîmes, église Saint-Baudile

fig. 7. Quarante, église paroissiale

L'image du Bon pasteur de  la page 97 du catalogue de Moulins a fait l'objet de copies plus ou moins réussies, notamment à Combas (Gard) et à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard). Ces broderies sont précieusement conservées, récupérées lorsque l'ornement est usé et cousues sur de nouveaux supports.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
fig. 8. Catalogue, Moulins, p. 97
 
fig. 9. Saint-Hippolyte-du-Fort

fig. 10. Combas

Pour plus de développements et notamment les informations pratiques, découvrez ici le dossier de presse de l'exposition "En tous points parfaits, Oeuvres brodées pour la Visitation aux XIXe et XXe siècles" présentée jusqu'au 24 décembre 2014 au Musée de la Visitation de Moulins.

Josiane Pagnon

Crédits photographiques : ville de Moulins, J.-M. Teissonnier : fig. 1-3, 5, 8. J. Pagnon : fig. 4, 9, 10. CR Languedoc-Roussillon, M. Kérignard, fig. 6

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Josiane Pagnon et Marine Ferrero

Josiane Pagnon a été Conservatrice des antiquités et objets d'art de la Manche de 1994 à 2010 en tant qu'agent du Conseil général de la Manche. Dans ce cadre, elle a publié de nombreux ouvrages sur les objets mobiliers et les ornements liturgiques. Elle est maintenant chercheur à l'Inventaire général au Conseil régional de Languedoc-Roussillon. Originaire d’Aix-en-Provence, Marine Ferrero effectue actuellement un Doctorat d’Histoire de l’Art à l’Université Libre de Bruxelles. Elle consacre ses recherches à la modernisation de l'ornement liturgique au XXe siècle. Son mémoire de Master s’intéressait au renouveau de la paramentique des années 1900 au concile Vatican II ; sa thèse se concentre aujourd’hui sur l’influence plus spécifique de l’Art déco et de l’avant-garde artistique de l’entre-deux-guerres.

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